Retour à Séoul

Affiche Retour à Séoul
Réalisé par Davy Chou
Titre original Retour à Séoul
Pays de production France, Qatar, Belgique, Cambodge, Allemagne
Année 2022
Durée
Musique Christophe Musset, Jérémie Arcache
Genre Drame
Distributeur Frenetic
Acteurs Ji-Min Park, Kwang-Tok Oh, Guka Han, Sun-Young Kim
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 893

Critique

Production internationale et troisième film du réalisateur franco-cambodgien Davy Chou, Retour à Séoul a été bien reçu lors du dernier Festival de Cannes 2022 (Section «Un Certain Regard»). L’histoire d’une jeune fille coréenne adoptée par une famille française et qui revient pour la première fois dans son pays d’origine est filmée avec beaucoup de sensibilité.


Vivant en France Freddie (Park Ji-Min), 25 ans, voit son vol en avion pour le Japon annulé. Elle change alors de cap et décide de passer ses 15 jours de vacances en Corée du Sud. Elle découvre un pays étranger dont elle ignore tout et sa vie va prendre une nouvelle direction très inattendue. Elle décide de rester en Corée et part à la recherche de ses origines. Le scénario du film se déroule sur une dizaine d’années et se présente en quatre tranches temporelles. Sur les conseils d’une amie, elle prend contact avec l’agence d’adoption qui possède son dossier et l’adresse de ses parents biologiques.

Le film suit les pas de Freddie qui se présente très vite comme un personnage au caractère bien trempé, mais qui a de la peine à se construire une nouvelle identité. Déracinée et prise parfois aux pièges de différentes cultures (française et coréenne), en quête d’une nouvelle existence et d’une nouvelle place dans le monde, Freddie passe par des moments difficiles. Elle veut tout voir, mais elle n’a pas toujours le tact nécessaire lorsqu’elle aborde le monde qui l’entoure. Imprévisible dans ses réactions, elle refuse tout ce qu’on lui propose, y compris les signes d’affection ou d’amitié. Retour à Séoul aborde aussi – mais incidemment - la question complexe et plus générale de l’adoption de milliers d’enfants en Corée du Sud. Ce problème a effectivement touché profondément le pays dès la fin de la guerre de Corée (1950-1953) et encore plus tard (de 1970 à 2000) : on dit que 200.000 petits enfants coréens ont été adoptés et dispersés aux quatre coins de l’Occident, tout particulièrement en France, durant cette période troublée.

La prestation des actrices et des acteurs (originaires de Corée du Sud pour la plupart) est excellente, en particulier celle de Park Ji-Min (Freddie) : passant du silence à la colère, de l’agressivité au repli sur soi, jouant de son regard avec conviction et faisant participer le spectateur à ses nombreux chocs émotionnels, tout spécialement lors des scènes familiales agitées pendant lesquelles elle croise ses parents biologiques, elle maîtrise parfaitement son jeu et parvient à sensibiliser le spectateur.

On pourra en revanche faire le reproche au réalisateur d’avoir introduit plusieurs longues séquences d’un intérêt discutable – fêtes frénétiques dans des lieux publics, bals tumultueux dans des dancings, excès de beuveries – qui déstabilisent parfois un récit dont on préfère bien sûr les composantes intimes et familiales.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14