À l’Ouest, rien de nouveau

L'histoire d'un jeune soldat allemand sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale. Alors qu'ils luttent pour leur vie - et les uns pour les autres - dans les tranchées, Paul et ses camarades apprennent à leurs dépens comment l'euphorie initiale de la guerre se transforme en désespoir et en peur. Après une sortie confidentielle en salles romandes, voire genevoises, en octobre dernier, la nouvelle adaptation du roman allemand d’Erich Maria Remarque a été reprise par Netflix pour une diffusion plus large. D’aucuns pourraient penser qu’il s’agit d’un remake du classique américain de Lewis Milestone de 1930, mais il n’en est rien. Berger tenait à proposer une nouvelle lecture du livre, une lecture qui serait celle d’un Allemand (une adaptation télévisuelle britannique a également vu le jour en 1979). Là où le cinéaste compte se démarquer est donc dans le réalisme, ce qui marche très bien pour les costumes et les décors. Mais c’est également sous couvert de réalisme qu’il tombe parfois dans une violence outrancière. La guerre a été violente, cela est absolument indiscutable, mais a-t-elle été grotesque et mélodramatique ? Le tout reste un spectacle captivant, mais son manque de sobriété – qui faisait la qualité du Milestone – le condamne à rester une note de bas de page dans l’histoire des films de guerre.