Choeur de Rockers

Affiche Choeur de Rockers
Réalisé par Ida Techer, Luc Bricault
Titre original Choeur de Rockers
Pays de production France
Année 2022
Durée
Genre Comédie, Musical
Distributeur Frenetic
Acteurs Andréa Ferréol, Bernard Le Coq, Mathilde Seigner, Brigitte Roüan, Anne Benoit, Myriam Boyer
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 891

Critique

Choeur de rockers est donc une comédie agréable, sincère et inoffensive. Elle mérite son petit succès, ne serait-ce que pour faire la nique à de nombreuses grosses comédies prétentieuses à la française qui servent de tremplin à des comiques télévisuels, se moquent du monde et lorgnent régulièrement vers l'insulte à l'intelligence.


À Dunkerque et dans ses alentours, les membres du groupe Salt and Pepper sont des célébrités locales. Créée en 2010 pour quelques mois seulement, cette chorale est composée de seniors qui égrènent les grands classiques du rock des années 60 à nos jours. Plus d'une décennie après leur première répétition, les chanteurs enchaînent les galas et ont même sorti un CD chez Universal. Cette histoire fut récemment le sujet d'un livre, adapté pour ce qui est le premier film d'un duo de cinéastes.


Il y a eu The Full Monty pour des chippendales amateurs, Les Choristes pour des enfants sans horizon, voici, avec Choeur de rockers, des aînés qui bouleversent leur existence morne, nostalgique et solitaire par la musique rock, alors qu'on ne les prend d'abord guère au sérieux et que l'on cherche même à les réduire aux clichés de leur âge. Une jolie histoire qui montre des septua- et octogénaires qui refusent d'être ce que la société attend d'eux, à savoir des poids ou des invisibles. Cela donne naturellement un feel-good movie, pas toujours très bien scénarisé, parfois naïf, mais joli, un film familial qui correspond sans souci aux Fêtes qui s'annoncent.


Une fois de plus, les faiblesses sont dans l'écriture, même si plusieurs gags sont amusants. Pour diverses raisons. D'abord, nous n'avions évidemment pas le chrono en main, mais aucune scène ne doit excéder les deux voire trois minutes. Alors que, pour savourer l'humour, la tendresse ou le saugrenu de certaines situations, le film aurait gagné, par moments, à s'attarder sur plusieurs instants et approfondir quelques scènes. La peur outrancière des silences a peut-être incité les scénaristes à aller trop vite. Le personnage d'Alex (Mathilde Seigner), est également inutilement chargé. Elle est une chanteuse sans public et sans boulot, qui ne peut que se produire dans des clubs miteux en chantant du rock avec son orchestre, et qui est sans le sou. Fallait-il en rajouter en en faisant une femme en plein divorce qui a de la peine à se faire respecter par son ado de fils ? Cela n'apporte pas grand-chose au récit. La dernière scène, montrant les Salt and Pepper s'imposer en première partie du groupe Metallica est vraiment un peu grosse, mais fait sourire, en cherchant visiblement à faire du récit une fable.


On voit avec plaisir des comédiennes estampillées "cérébrales" se lâcher et s'amuser. Mathilde Seigner est ici une agréable surprise, mais Myriam Boyer et surtout Andréa Ferréolaussi font un numéro spectaculaire responsable de francs sourires. On retrouve le trop rare Patrick Rocca, vu chez Tavernier, Lautner et de nombreuses séries télé. Mais c'est le toujours excellent Bernard Le Coq qui nous enchante le plus. Il est certes connu, mais, en voyant son habituel grand talent, sa longévité et son impressionnante filmographie, on regrette que les réalisateurs n'aient guère pensé à lui offrir des emplois en vedette. Mais bon, après tout, il est un merveilleux second rôle et c'est déjà bien.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 12