Le Sixième enfant

Affiche Le Sixième enfant
Réalisé par Léopold Legrand
Titre original Le Sixième enfant
Pays de production France
Année 2022
Durée
Musique Louis Sclavis
Genre Drame
Distributeur JMH
Acteurs Olivier Rabourdin, Judith Chemla, Marie-Christine Orry, Benjamin Lavernhe, Sara Giraudeau, Damien Bonnard
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 887

Critique

Récompensé au Festival d’Angoulême, Le Sixième Enfant est un drame sur le désir d’enfant porté par quatre comédiens et comédiennes inspirés.


Franck est un ferrailleur qui vit dans une caravane avec sa femme Meriem et leurs cinq enfants. Un soir, il aide un ami à transporter des câbles métalliques volés et se fait arrêter par la police. Ne sachant que faire, son épouse fait appel aux services de Julien, un avocat qu’elle choisit au hasard. Touché par la trajectoire de Franck, celui-ci accepte de le défendre gratuitement et lui obtient une peine avec sursis. Franck invite alors ce sauveur inespéré et sa compagne Anna, avocate elle aussi, dans le campement où il vit pour leur présenter sa famille. Au fil de la discussion, les juristes en viennent à révéler à leurs hôtes qu’ils ne parviennent pas à procréer. Lorsque Meriem tombe enceinte une sixième fois, Franck se rend dans le bureau de Julien et lui propose de lui donner le bébé. Bien qu’il s’agisse d’une forme de trafic d’être humain fermement condamnée par la loi, Anna envisage d’accepter cette offre...


Premier long métrage de Léopold Legrand, Le Sixième Enfant problématise la question du désir de maternité et de paternité en construisant un jeu d’oppositions à partir du quatuor de personnages centraux. Ce sont avant tout deux classes sociales qui se rencontrent : les nantis minés par leur incapacité biologique à donner la vie et le couple de démunis ne parvenant pas à subvenir aux besoins d’une famille trop nombreuse. L’on assiste également à une mise en exergue de la question genrée : une complicité inattendue se noue entre les deux femmes, alors que les hommes se terrent derrière une carapace de rationalité que l’on sent fragile. Les différents rôles sont incarnés par des comédiens et comédiennes tout en nuances, et le récit, qui pourrait sembler rocambolesque de prime abord, demeure toujours crédible grâce à une écriture maîtrisée. L’on peut en revanche regretter l’usage de certains artifices filmiques, comme la présence parfois trop appuyée d’une musique extradiégétique : le long métrage aurait sans doute gagné à conserver une facture plus brute, qui aurait étoffé son propos sociologique. C’est toutefois ce dernier que nous souhaitons saluer en guise de conclusion, car il évite habilement l’écueil du manichéisme et amène le spectateur ou la spectatrice à s’interroger sur sa propre éthique et son rapport à autrui.

Noé Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Noé Maggetti 14