The Apple Day

Affiche The Apple Day
Réalisé par Mahmoud Ghaffari
Titre original Rooz-e sib
Pays de production Iran
Année 2022
Durée
Genre Drame
Distributeur trigon-film
Age légal 6 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 884

Critique

Partant du micro (la vie d’une famille) pour aborder le macro (la société iranienne), The Apple Day s’attelle à romancer la «vraie vie» tout en portant un regard objectif sur celle-ci, aussi difficile soit-elle.

Saeed (Arian Rastkar) et Mahdi (Aria Mohammadzadeh) sont deux frères vivant à Téhéran. Leur mère s’occupe de faire de grosses lessives pour des magasins, tandis que leur père est marchand de pommes. Au vu de ce métier, la maîtresse d’école de Mahdi demande à ce dernier d’amener trente pommes en classe pour leur leçon sur la lettre «P». Cela ne devrait à première vue pas poser problème, mais lorsque la camionnette contenant la récole du précieux fruit est volée, les choses se compliquent…

Bien que donnant son nom au film, ce postulat de départ est presque anecdotique dans l’ensemble de la réalisation, qui consiste davantage en une tranche de vie d’une famille iranienne attachante. Difficile en effet de ne pas se laisser attendrir et de ne pas admirer la résilience de Saeed, le grand frère bien décidé à aider son père et son frère quitte à sacrifier ce qui lui est cher, et Mahboubeh, une mère travailleuse, déterminée et possédant une merveilleuse touche de fantaisie et de rébellion. Ces deux personnages n’hésitent pas à faire ce qu’ils doivent - même si ce n’est pas forcément moral ou légal - pour garder la tête hors de l’eau.

Outre l’histoire de cette famille, plusieurs séquences du film exposent des petits détails qui ne font pas avancer le récit mais qui racontent une certaine réalité, sans pour autant qu’un jugement négatif ne soit exprimé (on pense notamment à une scène où la maîtresse de Mahdi reçoit un pot-de-vin pour faire passer un élève au premier rang). Le film dresse alors un portrait plus large que celui de la famille de Saeed: celui de la société iranienne et de ses coutumes, ou plutôt de celles que les individus moins fortunés ont dû développer pour survivre. Il aborde également en filigrane la question de la migration de la campagne vers la ville, de ce que les gens y gagnent et y perdent. Plus qu’une véritable histoire, nous avons affaire ici à un assemblage de petites séquences de la vie quotidienne, finalement peu extraordinaires mais recelant parfois une poésie flamboyante, faisant de The Apple Day un digne descendant du néoréalisme italien. Un film que les amateurs de ce mouvement cinématographique ne doivent donc pas rater!

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 15