Elvis

Affiche Elvis
Réalisé par Baz Luhrmann
Titre original Elvis
Pays de production U.S.A.
Année 2022
Durée
Musique Elliott Wheeler
Genre Biopic, Musical
Distributeur Warner Bros.
Acteurs Richard Roxburgh, Tom Hanks, Austin Butler, Olivia DeJonge, Helen Thomson, Kelvin Harrison Jr.
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 880

Critique

Suivant le chanteur et acteur de ses débuts à sa mort à travers le prisme de ses rapports changeants avec son manager, la réalisation, portée par un duo d’acteurs lui aussi inégal, a de quoi séduire comme laisser sur le carreau.

Avant même que le logo de la société Warner Bros. ne s’affiche à l’écran, on reconnaît déjà le style clinquant de Baz Luhrmann, qui se marie ici parfaitement à l’image m’as-tu-vu que l’on peut avoir d’Elvis Presley et des costumes qu’il arborait à la fin de sa carrière. Amis de la sobriété, passez donc votre chemin! Mais que l’on soit adepte de l’esthétique du réalisateur de Moulin Rouge! ou non, il faut avouer que celle-ci colle très bien au sujet et amène un dynamisme bienvenu dans ce qui reste un biopic des plus classiques. Que l’on se rassure cependant, on est loin du cliché véhiculé par les sosies du chanteur qui hantent les chapelles de Las Vegas pour y célébrer des mariages ou y effectuer des numéros ratés. Au contraire, si, comme moi, vous ne connaissez rien à la vie ni au parcours de celui qu’on surnommait le roi du rock’n’roll, vous serez certainement surpris·es par ce film, qui en dresse un portrait, bien sûr flatteur, mais aussi nuancé. On découvre par exemple une facette militante et rebelle d’Elvis, lui qui a ses débuts était critiqué pour le son trop «noir» de sa musique et ses déhanchés trop sexy. Il reviendra tout de même au spectateur de se demander ce qui est vrai ou non, d’essayer d’identifier ce qui est romancé, d’analyser ce qu’on a choisi de nous montrer ou de taire… Le film de Luhrmann n’aborde par exemple pas les événements décrits dans Elvis et Nixon (Liza Johnson, 2016), peut-être par souci d’éviter la redite, peut-être aussi car ceux-ci ne correspondaient pas à la vision de l’artiste que le réalisateur voulait véhiculer. Il choisit de mettre en lumière d’autres moments qui ont marqué les États-Unis, comme les assassinats de Martin Luther King Junior et de Bobby Kennedy. Ceux-ci sont montrés comme ayant un grand impact sur Presley et le lient ainsi intimement à l’histoire de l’Amérique, faisant de lui un héros artistique mais aussi une figure politique.

Une grande partie du récit se concentre toutefois sur la relation entre Elvis et son manager, le colonel Tom Parker, individu plus que discutable, auréolé d’un mystère qui n’augure rien de bon. C’est d’ailleurs lui qui narre l’histoire du chanteur-acteur, se vantant d’avoir fait de lui la star qu’il est devenue, pour le meilleur comme pour le pire. Tom Hanks prête ses traits (sous un faux nez horrible) au colonel, dans ce qui est l’une de ses rares mauvaises prestations, entre accent approximatif et surjeu qui hérisse le poil. Austin Butler, qui interprète le personnage éponyme, se révèle en revanche être la réussite du film, jouant avec nuances et chantant merveilleusement. La bande-son, parcourue de titres contemporains inspirés par les musiques du King et interprétés par des artistes aussi différents qu’Eminem, Måneskin ou encore Stevie Nicks, est un autre atout de la réalisation. Malgré l’énergie amenée par le style de Baz Luhrmann et les tubes d’Elvis Presley, le rythme s’essouffle parfois (le film fait tout de même plus de 2 h 30) et le décrochage guette. Qu’à cela ne tienne, fans et néophytes y trouveront leur compte, pour peu qu’ils aiment la musique et les visuels pop.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 14