Bang!

Lausanne se transforme dans Bang! en théâtre d’une fulgurante ascension d’un postier reconverti dans le trafic de drogues. La tête remplie de films russes, Markus trouve son quotidien d’une lassitude digne de prendre des risques pour le bouleverser. La rencontre fortuite avec Juan en sera l’occasion rêvée, sans compter les embûches qui entraveront ce succès et le soin nécessaire pour le cacher à Marge, son épouse. 

Tout comme le protagoniste, dont il est l’interprète, le cinéaste suisse Richard Szotyori s’inspire de procédés, genres ou courants ayant façonné l’histoire du cinéma. Parodie en noir et blanc du film de gangster, Bang! évoque aussi à plusieurs égards la Nouvelle Vague et propose dans les scènes de vie conjugale des séquences de cinéma muet. Tout ceci au service d’un humour décalé, de dialogues insensés et d’une escalade absurde de la violence. Les contre-plongées marquées et les coupes abruptes participent à créer un effet d’étrangeté empêchant l’immersion du spectateur. 

Si le cinéma fait perdre pied à Markus, ce dont il prendra conscience trop tard, il permet au contraire à son créateur un film d’une légèreté pétillante et amusante dans des rues familières, sublimées par le regard de la caméra.