De son vivant

Affiche De son vivant
Réalisé par Emmanuelle Bercot
Titre original De son vivant
Pays de production France, Belgique
Année 2020
Durée
Genre Drame
Distributeur Frenetic
Acteurs Cécile de France, Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Gabriel Sara, Oscar Morgan, Lou Lampros
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 867

Critique

Le nouveau film d’Emmanuelle Bercot est un mélodrame proprement réalisé, mais peinant à convaincre par son manque d’originalité et sa trame simpliste.

Il y a quelques semaines, nous vous parlions du long métrage Un endroit comme un autre (CF n. 864) d’Uberto Pasolini. Une histoire hautement dramatique qui parvenait à traiter son sujet de manière singulière sans tomber dans le pathos. De son vivant aborde lui aussi l’inéluctabilité de la mort face à la maladie, l’originalité en moins, les violons en plus.

Benjamin (Benoît Magimel) est atteint d’un cancer du pancréas, maladie d’une virulence telle qu’il sait ses jours comptés. Sa mère, Crystal (Catherine Deneuve), tente de soutenir son fils comme elle peut. Ensemble, ils vont rencontrer le docteur Sara - un cancérologue d’une franchise à toute épreuve - et son assistante Eugénie (Cécile de France) qui vont les accompagner dans ces moments difficiles. Découpé en suivant les quatre saisons de l’année (sans raison explicite, si ce n’est pour notifier la rapidité de la progression de la maladie), le film alterne, dans un premier temps, entre le théâtre, où Benjamin donne des cours, et l’hôpital. Un premier lieu où, en demandant à ses élèves d’envisager la perte d’un proche, Benjamin semble se figurer sa mort dans le second.

Survient l’hiver et, avec lui, l’hospitalisation intensive de Benjamin. Cette saison est accompagnée de l’arrivée d’un nouveau personnage: Léandre, le fils de Benjamin. Vivant en Australie et n’ayant jamais connu son père, il décide de faire le voyage pour le voir. Cet apport, tentant d’insuffler un regain d’énergie au récit, tombe malheureusement comme un cheveu sur la soupe et ne parvient pas à offrir l’émotion escomptée. La raison principale: l’origine de l’absence de relation entre le père et le fils n’est pas définie et laisse le spectateur dans le vague, l’empêchant ainsi de développer une quelconque empathie. Ce sentiment aurait pu naître des quelques histoires secondaires disséminées çà et là (Léandre qui donne son sang à son père, les amourettes que vit Benjamin), mais, une fois encore, leur traitement superficiel les rend anecdotiques.

Si aucun acharnement thérapeutique n’est souhaité par Benjamin, la fin du récit s’éternise tout de même. Notons néanmoins, lors de cet épilogue, un joli plan-séquence - faisant écho à l’ouverture du long métrage - et une mélodie de guitare dont l’interruption est forte de sens. Petites idées qui ne suffisent pas à faire un grand film.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 11