Copilot

Affiche Copilot
Réalisé par Anne Zohra Berrached
Titre original Copilot
Pays de production ALLEMAGNE, FRANCE
Année 2020
Durée
Musique Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Genre Drame, Romance
Distributeur First Hand Films
Acteurs Canan Kir, Roger Azar, Özay Fecht
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 866

Critique

A la fois romance et déconstruction du terrorisme, Copilot est une belle découverte qui aurait pu être encore plus percutante!

A la fin des années 90, Asli (Canan Kir) et Saeed (Roger Azar) se rencontrent au détour de leurs études de médecine en Allemagne. C’est le coup de foudre. Bien que les différences culturelles créent quelques frictions au sein de leurs familles respectives (elle est d’origine turque, lui libanaise), ils décident de se marier en catimini. Saeed abandonne ses études de médecine pour embrasser la carrière dont il a toujours rêvé: pilote d’avion. Peu après cette décision radicale, il va mystérieusement disparaître.

Copilot démarre comme une romance classique, particulièrement touchante grâce à ses interprètes en phase avec leur personnage. Puis l’histoire bascule dans une atmosphère plus sombre et mystérieuse. A travers l’embrigadement au sein d’une cellule terroriste de quelqu’un d’apparemment rationnel et éduqué. Là encore, cela aurait pu apparaître comme déjà vu, sauf que le film présente un terroriste sous l'angle de l'humain, à travers lequel on découvre qu’il est possible d'aimer sincèrement un djihadiste. Le film épouse le point de vue d’Asli qui voit en Saeed un beau jeune homme, intelligent, vif et drôle. Ainsi, les raisons psychologiques ou politiques du basculement de Saeed ne sont quasiment jamais abordées. C’est un peu frustrant, mais cohérent avec la note d’intention et original. Et c’est d’autant plus pertinent que la réalisatrice s’est inspirée de vrais terroristes (liés notamment à la cellule de Hambourg) pour construire son personnage principal.

Malheureusement le film s’égare sur des pistes esquissées mais pas vraiment abouties ni très utiles, uniquement pour alimenter sa mécanique dramatique. La réalisatrice essaie aussi d’entretenir une forme de faux suspense, alors que le spectateur n’est aucunement dupe quant au dénouement de l’histoire. Ces détours et ces artifices instaurent une forme de distance qui empêche ce Copilot d’être la bombe émotionnelle qu’il aurait pu être s’il avait bénéficié d’un scénario plus resserré autour de ses personnages.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 14