Eiffel

Affiche Eiffel
Réalisé par Martin Bourboulon
Titre original Eiffel
Pays de production France
Année 2020
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Drame, Biopic, Comédie
Distributeur Pathé
Acteurs Romain Duris, Alexandre Steiger, Pierre Deladonchamps, Bruno Raffaelli, Armande Boulanger, Emma Mackey
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 864

Critique

Et si la tour Eiffel dessinait un A, signe d’un amour éperdu?

Alors qu’il vient d’acquérir la célébrité à la suite de son travail réalisé sur la statue de la Liberté à New York - il en a façonné la structure -, Gustave Eiffel (Romain Duris) va devoir présenter au gouvernement français une œuvre magistrale pour l’Exposition universelle de Paris en 1889. Il rêve d’un nouveau métro, mais après avoir retrouvé fortuitement son amour de jeunesse, Adrienne Bourgès (Emma Mackey), il décide de proposer un projet beaucoup plus ambitieux et spectaculaire: une tour haute de trois cents mètres.

Le projet fait peur. Cette tour ne risquera-t-elle pas de tomber ou de s’enfoncer dans le sol? Cette «verrue» ne va-t-elle pas dénaturer la capitale? Et comment rentabilisera-t-on son coût exorbitant? Quelle sécurité assurera-t-on aux ouvriers engagés sur un tel chantier? Les questions se multiplient et s’ajoutent aux tourments d’Eiffel, car le génial ingénieur se voit pris entre sa passion pour Adrienne, mariée, et celle pour son métier. II tente bien sûr de conjuguer l’une et l’autre, mais est-ce vraiment possible?

Les difficultés rencontrées ne manquent pas, techniques bien sûr, mais aussi financières et sociales. Toutefois le réalisateur s’y arrête peu et préfère mettre l’accent sur les sentiments amoureux, presque plus qu’à la construction du monument. Et c’est dommage, car les séquences qui se consacrent à celle-ci sont très belles et parfois spectaculaires, comme lorsqu’un ouvrier courageux, en surplomb au-dessus du vide, juste retenu par une chaîne autour du pied et par un collègue qui tient sa veste, tente de fixer un premier rivet. Ainsi on ne s’arrête pas suffisamment sur les diverses étapes du chantier, hormis lorsque l’on découvre quelques astuces techniques, comme les méthodes de pression de l’air dans les fondations permettant de creuser et de résoudre les problèmes de remontée d’eau, ou encore les systèmes de pompes et les réservoirs de sable pour permettre d’aligner avec précision les différents pieds de la tour.

À noter que l’ensemble a été tourné (évidemment) près de la tour Eiffel, mais aussi en Gironde, près du pont de Cubzac construit par Eiffel, aux forges de l’Alliance à Pont-Salomon et dans les Yvelines au château de Vaugien. Si l’époque n’est guère reconstituée, Romain Duris incarne néanmoins avec conviction ce «magicien du fer» qui trouble profondément Adrienne. Tout au long du film, un drame couve. Celui-ci conduira à (re)visiter avec un regard neuf cette tour, qui n’a pas disparu à la fin de l’Exposition universelle, mais au contraire signale aujourd’hui la métropole française à elle toute seule.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 14