Réalisé par | Tarzan Nasser, Arab Nasser |
Titre original | Gaza Mon Amour |
Pays de production | France, Allemagne, Portugal, Qatar, Palestine |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Andre Matthias |
Genre | Comédie, Drame |
Distributeur | Praesens-Film |
Acteurs | Hiam Abbass, Salim Daw, Manal Awad, Maisa Abd Elhadi, George Iskandar, Hitham Omari |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 864 |
Déjà remarqués avec Dégradé, leur premier long métrage, les frères Arab et Tarzan Nasser reviennent avec une œuvre revigorante empreinte d’amour et de liberté qui, derrière sa légèreté apparente, saisit les conséquences du conflit israélo-palestinien.
Issa (Salim Daw) est un pêcheur solitaire qui, à 60 ans, songe au mariage. Siham (Hiam Abbass) vit avec sa fille Leïla (Maisa Abd Elhadi) et est couturière. Tous deux se rendent régulièrement au marché de Gaza: elle pour travailler, lui pour vendre son poisson. Issa, secrètement amoureux de Siham, a pris la décision de faire sa demande. C’était sans compter la prise peu commune remontée dans ses filets: une statue antique à l’effigie du dieu Apollon. Le butin marquera le début de ses déboires, mais aussi d’une nouvelle vie.
Plonger dans un récit en Palestine sans que le conflit qui y règne ne soit omniprésent est une bouffée d’air frais. S’ils ne sont pas totalement occultés et apparaissent subtilement, les affrontements sont ici moins le sujet principal du film qu’un élément sous-jacent influençant le quotidien des Gazaouis. Les coupures d’électricité sont fréquentes et Samir - ami et confident d’Issa - évoque sa volonté tenace de quitter le pays pour l’Europe. À l’instar des téléviseurs présents dans chaque foyer, le récit délivre un message à la fois grave et léger, usant parfois des ressorts de la comédie pour dépeindre une dure réalité.
C’est donc avec humour que Gaza mon amour se concentre sur ses personnages, sans trop insister sur la situation politique. Ainsi, on se surprend à sourire à différentes reprises. Du membre (plein de vigueur) de la statue qu’Issa brise en voulant la cacher dans son placard à son stratagème pour approcher Siham (quitte à se retrouver avec un pantalon ridiculement court), le long métrage distille des moments décalés bien sentis et porteurs de sens.
Dédié au père des réalisateurs dont ils se sont inspirés pour le personnage d’Issa, Gaza mon amour met de côté, en apparence seulement, le thème politique pour mieux le traiter tacitement. En atteste cette ultime séquence dans la cabine du bateau d’Issa, baignée de rouge - à l’instar des songes que le pêcheur fait tout au long du film - qui délaisse la réalité l’espace d’un instant. Jusqu’à ce que l’embarcation dépasse la distance limite autorisée et que le couple soit rappelé à l’ordre par les autorités. Une façon de rappeler que, sur la terre comme en mer, la bande de Gaza est un territoire restreint dans lequel ses habitants tentent de vivre le plus normalement possible.
Marvin Ancian
Nom | Notes |
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Marvin Ancian | 14 |