Atlas

Affiche Atlas
Réalisé par Niccolò Castelli
Titre original Atlas
Pays de production Suisse, Belgique, Italie
Année 2021
Durée
Genre Drame
Distributeur Outside the Box
Acteurs Helmi Dridi, Matilda De Angelis, Nicola Perot, Irene Casagrande, Angelo Bison, Anna Manuelli
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 864

Critique

Film d’ouverture aux dernières Journées de Soleure, Atlas retrace le traumatisme et la reconstruction d’Allegra (Matilda De Angelis), une jeune femme passionnée d’escalade. À travers ce drame, Niccolò Castelli aborde différentes thématiques, de manière plus ou moins habile.

Le long métrage s’ouvre sur Allegra et trois de ses amis, en pleine ascension au cœur des Alpes. La jeune femme monte en tête alors que ses camarades de cordée - dont Benni, son petit ami - peinent à la suivre. Au sommet, c’est l’allégresse et l’occasion d’une photo souvenir. Changement de décor, Allegra a repris sa routine en tant que contrôleuse de train. Avec ces deux séquences, le film expose efficacement qui elle était. Le passé est de mise, car une fois l’écran titre estompé, c’est une tout autre personne qui se dévoile.

Minerve autour du cou, peinant à se mouvoir, Allegra a subi un traumatisme. À travers des flash-back, on comprend que son voyage au Maroc - dans le but de gravir l’Atlas, toujours avec ses trois amis - ne s’est pas passé comme prévu. Et pour cause, elle est la seule à en être revenue. Si le rythme du récit est fluide, sa construction est parfois malhabile. Certaines séquences auraient aussi pu s’attarder sur les moments-clés du traumatisme de la jeune femme. Tout comme elles auraient gagné à donner plus de place aux splendides paysages tessinois, pour mieux imprégner le spectateur de l’univers du film. Au lieu de cela, elles s’enchaînent à toute allure, passant sans cesse d’une époque à l’autre et accumulant les ellipses.

Lors de son rétablissement, Allegra rencontre Arad, un jeune réfugié. La relation qu’ils tissent ranime les peurs et les doutes de la jeune femme - en particulier à cause d’un oud, instrument de musique directement lié à ses souffrances. Malheureusement encore, la façon dont le film traite Arad - et indirectement le peuple marocain - est souvent caricaturale; les quelques lignes de dialogue frisant l’amalgame resteront toutefois rares.

Au-delà de ces aspects, Atlas parvient néanmoins à livrer sa pleine puissance en dévoilant les mécanismes de reconstruction d’Allegra. Au moment d’éprouver un fort sentiment de culpabilité, sa souffrance est par exemple très bien amenée. Et ses cicatrices deviennent le reflet de blessures beaucoup plus profondes. Pour guérir et retrouver cette joie de vivre promise par son prénom, Allegra devra gravir de nouvelles montagnes. Et ainsi surmonter ses peurs, tout en réapprenant à faire confiance aux autres.

Malgré ses défauts, Atlas est un joli film sur la résilience. Relatons encore cette très belle idée sous forme d’anecdote, citée par notre protagoniste. À proximité de chez elle existent trois torrents ayant la même source, mais finissant leur chemin dans différentes mers aux quatre coins de l’Europe: une parfaite métaphore de la pluralité des parcours - jamais tracés et sujets aux obstacles - qui s’offre à l’être humain.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 14