Et dehors la vie continue

Le projet commence en 2001, lorsque les cantons de Vaud et du Valais déclarent qu’il est nécessaire de construire un hôpital intercantonal, plus grand, plus adapté et plus moderne que les petits hôpitaux de la région Riviera-Chablais (Vevey, Monthey, Montreux, Aigle), condamnés à fermer pour mener à bien cette entreprise. Mais là où le documentaire de Daniel Maurer fait mouche, c’est qu’il abandonne très rapidement l’idée d'un film sur la construction de ce nouvel hôpital au profit d’un film éminemment humain, se focalisant davantage sur les relations personnelles et affectives qui se nouent entre le personnel soignant et les patients. Car on a trop souvent tendance à oublier que ce lieu sacré, souvent associé à la mort ou à la maladie, est également un espace synonyme de rencontre, mais surtout de vie et d’espoir. C’est notamment ce que nous rappelle Giuseppe, retraité et patient en dialyse, pour qui l’hôpital ressemble à une promesse, celle de continuer à vivre, le plus longtemps possible. Ainsi, Daniel Maurer - en adoptant une structure narrative qui superpose le quotidien de Giuseppe à celui d'Eric et Frédérique, deux urgentistes - nous plonge dans l’univers hospitalier où l’humain affronte ses souffrances avec courage et chaleur, une chaleur touchante qui s’offre précisément comme le contrepoint de la morbidité à laquelle il est malheureusement trop souvent confronté.