Les Séminaristes

Affiche Les Séminaristes
Réalisé par Ivan Ostrochovský
Titre original Služobníci
Pays de production Slovaquie, Irlande, République tchèque, Roumanie
Année 2020
Durée
Musique Miroslav Tóth, Cristian Lolea
Genre Drame
Distributeur Xenix
Acteurs Vlad Ivanov, Samuel Skyva, Samuel Polakovic, Vladimír Strnisko, Milan Mikulcík, Tomas Turek
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 857
Bande annonce (Allociné)

Critique

Sélectionné à la Berlinale, le deuxième film du cinéaste slovaque Ivan Ostrochovský est un drame articulant politique et religion, servi par une réalisation sans faute.

Le long métrage suit le parcours de Juraj (Samuel Skyva) et Michal (Samuel Polakovic), deux jeunes ecclésiastiques en devenir qui entrent en Faculté de théologie dans la Tchécoslovaquie soviétique des années 1980. Comme le régime communiste tente de réduire au silence l’Eglise catholique, en interdisant certains textes et en contrôlant sévèrement les agissements de ses membres, Juraj rejoint un groupuscule de religieux résistants, au sein duquel des écrits jugés dangereux par l’Etat circulent, et qui communique avec le bloc de l’Ouest pour dénoncer les agissements du gouvernement. Alors que des soupçons de plus en plus lourds pèsent sur les jeunes séminaristes, le prêtre à la tête du réseau d’opposition est brutalement assassiné par la police secrète…

Optant pour un format 4/3 et un noir et blanc tout en contrastes, le cinéaste emprunte largement à l’esthétique du film noir pour construire ce drame autour de la foi et de l’engagement politique. Ombres projetées, éclairage minutieux, plans fixes à la construction rigoureuse, audaces formelles constantes - saluons notamment une vue zénithale récurrente montrant la cour du séminaire et ses occupants depuis le ciel -, tous les aspects visuels des films des années 1940 sont mis à profit. Loin du simple pastiche, cette forme se met au service du discours du film, qui interroge la responsabilité de l’homme de foi lorsqu’il s’agit de s’opposer à un régime totalitaire, et les lourds sacrifices que demande un tel engagement. Le film est habillé par une musique minimaliste oppressante à souhait, qui achève de lui conférer sa puissance tragique.

Noé Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Noé Maggetti 16
Alexandre Vouilloz 14