Réalisé par | Gaspar Noé |
Titre original | Lux Æterna |
Pays de production | France |
Année | 2019 |
Durée | |
Genre | Drame, Thriller |
Distributeur | UFO Distribution / Potemkine Films |
Acteurs | Charlotte Gainsbourg, Béatrice Dalle, Mica Argañaraz, Yannick Bono, Loup Brankovic, Stefania Cristian |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 855 |
Derrière ses airs arty, le dernier projet de Gaspar Noé est un petit tour de force, à la fois film de genre, questionnement méta sur le cinéma et expérience sensorielle.
A la manière d’un making of, Lux Æterna nous plonge dans le chaos du tournage d’un film de sorcières. On ne sait que peu de choses sur ce film. Béatrice (Dalle) la réalisatrice discute avec Charlotte (Gainsbourg) de la prochaine scène à tourner. Le producteur et le chef-opérateur n’en peuvent plus des caprices de Béatrice et une ribambelle de figurants, techniciens et autres personnels satellites à ce tournage erre sur ce plateau tels des fantômes. Toutes les conditions sont réunies pour que ce chaos enflamme les bûchers du plateau.
Etrange film que ce moyen métrage! Initialement, il s’agit d’une publicité commandée par la maison Yves Saint Laurent au trublion Gaspar Noé. Ce dernier a carte blanche, la seule condition étant qu’il tourne avec les égéries de la marque (Charlotte Gainsbourg). Grâce à son audace et son talent, Noé transforme un clip de commande en réflexion sur le cinéma et l’art de filmer, tout en faisant un véritable «film de sorcières», un genre à part entière depuis les débuts du cinéma. Outre la mise en abyme propre au film sur les coulisses d’un tournage, le réalisateur convoque habilement l’histoire du cinéma en intercalant des extraits d’anciens films (Häxan, Dies Irae) ou en citant ses paires les plus illustres (Godard, Fellini, Pasolini). Il use de la technique du split screen, consistant à compiler plusieurs vidéos ou points de vue simultanément sur le même écran, ce qui démultiplie la sensation de chaos et de vertige. Finalement, c’est l’éclairage qui dysfonctionne et brûle littéralement Charlotte ainsi que la rétine du spectateur. L’effet stroboscopique cher à Noé est pour une fois utilisé à bon escient, dans un contexte cohérent.
Lux Æterna met donc habilement en lumière (sic!) le chaos propre à l’entreprise cinématographique. Le film est d’autant plus admirable qu’il a été conçu, tourné et monté en moins de dix semaines. Les dialogues complètement improvisés rappellent tout le charisme de Béatrice Dalle, même si toutes les répliques ne font pas mouche. De l’urgence du projet, transpire spontanéité et inventivité mais aussi une certaine superficialité qui empêche le film de transcender son statut de grand clin d’œil.
Blaise Petitpierre
Nom | Notes |
---|---|
Blaise Petitpierre | 15 |
Marvin Ancian | 15 |
Sabrina Schwob | 14 |