Master Cheng

Deux voyageurs bien loin de chez eux arrivent dans un petit hameau de Laponie, perdu entre les forêts et les montagnes. Cheng (Chu Pak Hong) et son fils sont à la recherche de quelqu’un, ou de quelque chose. Les habitants du lieu ne sont pas sûrs en effet de comprendre la quête qui les a menés jusqu’ici. Ce qu’ils comprennent par contre très vite, c’est que ce Chinois égaré sait rudement bien faire la cuisine, à tel point que la tenancière du coin, la lumineuse et décidée Sirkka (Anna-Maija Tuokko) en fait son maître cuisinier. Découverte culturelle et amour sont à l’horizon… La langueur nordique n’a a priori rien de désagréable; une romance qui renouvellerait les codes du genre en supprimant d’emblée tout obstacle et tout antagoniste non plus. Mais pour contrebalancer la platitude du scénario, qui épuise son potentiel dans le premier tiers du film, il aurait fallu un peu plus de magie. Elle se sent pourtant en creux, dans les personnages secondaires loufoques, les paysages immenses, voire même dans un certain talent du réalisateur à cadrer ses scènes comme des tableaux. Malheureusement, il leur accorde moins de place qu’à son trio de protagonistes principaux, pour lequel tout est joué d’avance. Difficile dès lors de remplir les deux heures de film, comme de provoquer une réaction chez le spectateur, à part peut-être celle de saliver. Car reste, pour les amateurs, l’alignement des plats chinois concoctés par «Master» Cheng, qui eux, ont indéniablement un grand succès.