Baracoa

Moving Picture Boys, Jace Freeman et Sean Clark; et donc entre deux styles de réalisation, l’une à la recherche du narratif au sein de la réalité et l’autre qui tend à capter cette dernière en la modifiant le moins possible. Mais surtout, il est né de la découverte de Leonel et Antuàn, deux garçons vivant à La Havane. Entre documentaire et fiction, le film suit donc les vagabondages estivaux des deux amis, leurs jeux, leurs longues heures d’attente, leurs quelques échanges.

Très vite, un constat s’impose: à force d’être balloté d’un côté et de l’autre, le réel finit par s’épuiser. Bien sûr, la caméra sait, avec un talent certain, suivre les deux acteurs créés pour l’occasion dans les nuits chaudes de Cuba. Bien sûr, ces deux jeunes, bientôt grands, l’attirent en retour avec leur regard encore bercé d’un peu d’enfance. Bien sûr, les paysages à l’abandon confèrent à ces longues vacances tout le poids d’un passage initiatique vers le reste de vie encore à définir. Mais ce grand écart entre le récit trop connu du passage douloureux à l’adolescence et les bribes de vie cubaine perçues lorsque la caméra veut bien se détacher un instant du visage des deux protagonistes, est un peu pénible pour le spectateur, à qui l’on refuse et le plaisir de la contemplation silencieuse du monde, et une narration construite avec soin et originalité.