The Personal History Of David Copperfield

Affiche The Personal History Of David Copperfield
Réalisé par Armando Iannucci
Titre original The Personal History Of David Copperfield
Pays de production USA, GRANDE-BRETAGNE
Année 2019
Durée
Musique Christopher Willis
Genre Drame
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Tilda Swinton, Dev Patel
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 840

Critique

Le chef-d’œuvre classique, publié entre 1849 et 1850, ne pouvait que retenir l’attention du cinéma. Cette belle et vive adaptation du huitième roman de Charles Dickens, qui présente un narrateur à la première personne, évite de porter un regard sombre sur une réalité sociale qu’elle n’efface pourtant pas, en entraînant le spectateur dans une véritable danse visuelle.

«L’enfant privilégié» de Dickens a fait l’objet de plusieurs films muets, dont en 1935 celui signé George Cukor, avant de se décliner en de nombreuses adaptations parlantes, dont, en 2016, un téléfilm produit par la BBC. Ce qui dicte ici la narration, c’est la faculté du personnage principal de se relever après une situation épouvantable et son désir de devenir écrivain.

David, né à Blunderstone peu après la mort de son père, vit heureux avec sa jeune mère Clara et leur bonne servante Peggotty. Mais ce bonheur ne dure guère, suite au remariage de sa mère avec M. Murdstone. Ce dernier, encouragé par sa sœur, va se révéler être un beau-père sinistre et cruel, qui n’hésitera pas à appliquer des châtiments corporels et à envoyer David travailler dans une fabrique de mise en bouteilles, tant il s’acharne à tout mettre en œuvre pour éloigner cet enfant qu’il déteste. A partir de là, l’enfance devient fort douloureuse, pauvreté et désespoir étant par moments les seules compagnes du jeune garçon. Heureusement, les bonnes rencontres fortuites ne manqueront pas, faisant découvrir au passage une multitude de personnages - le roman en compte plus de septante - parfois hauts en couleur. Grâce à eux, on côtoie bien des pans de la société d’alors, non seulement les riches, mais également leurs domestiques, des va-nu-pieds, des prostituées, soulignant que l’empathie et la bonté ne s’achètent pas.

Dev Patel campe avec conviction ce jeune homme qui réussit à ne jamais se laisser totalement abattre. Sa posture devant la vie incarne les premiers mots du livre: «Serai-je le héros de ma propre histoire ou quelque autre y prendra-t-il cette place?» Jamais il ne recule, et son allant traduit une volonté, plus encore une joie de vivre contagieuse. Dans un foisonnement d’images et de décors étonnants, parfois déroutants et somptueux, on suit au plus près ce héros, plus fort à sa manière que les méchants qui désespèrent de ne pas arriver à tout contrôler. Pour cela, cette réalisation a volontairement laissé de côté des pans entiers du roman plus sombre que ce film, qui s’avère porteur d’un message optimiste pour aujourd’hui. Quant au fait que plusieurs acteurs ne sont pas d’origine européenne, il traduit la volonté du réalisateur de ne pas donner au spectateur l’illusion d’être plongé dans un passé révolu, mais de baigner dans une histoire contemporaine, à l’heure de la mondialisation des cultures. Essai réussi.


Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 16