The Climb

Pourtant tissé de ruptures et d’accrocs, The Climb semble ne jamais hésiter. Conduit de main de maître, à la fois puissant et léger, il nous conte en sept chapitres une longue, difficile et bouffonne amitié.  

C’est un film sur l’équilibre et l’endurance dans les relations amoureuses, familiales, et surtout amicales. Amis, Kyle (Kyle Marvin) et Mike (Michael Angelo Covino, également réalisateur) le sont de longue date ; mais jetés sur les routes de France à vélo, en lutte contre la pente et devisant malgré l’effort, tout risque soudain de s’effondrer lorsque le mariage à venir de l’un est menacé par les révélations de l’autre. Mike, véloce et plus léger, est meilleur cycliste que Kyle; mais c’est un poids dans l’existence de ce dernier, qui est rond et plutôt doux, si « bonne poire » à sa manière. Comment intégrer Mike dans sa vie ? Comment, puisqu’il semble essentiellement voué à perturber la vie de ses proches ? Équilibre toujours précaire d’une épineuse proximité.

En sept chapitres qui se succèdent de manière discontinue (ellipses temporelles importantes, contextes spatiaux très différents) mais avec une parfaite fluidité, c’est le film dans son ensemble qui se construit à l’image de cette hétérogène amitié. Il parvient sans ne rien perdre de sa cohérence à juxtaposer – parfois brutalement – des tonalités très différentes : on passe ainsi de la gravité – voire du tragique – à des scènes badines sans ne jamais avoir l’impression d’errer. Sûr de lui-même, le film avance jusqu’à son terme, que l’on devine – et même souhaite – à la fois aigre et doux. Saluons pour finir l’ensemble du casting, d’une épatante vérité jusque dans les caricatures, et qui semble prendre un plaisir de chaque instant à nous emmener sur ces chemins d’amour accidentés.