L'Ours en moi

Affiche L'Ours en moi
Réalisé par Roman Droux
Titre original L'Ours en moi
Pays de production SUISSE
Année 2019
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Cineworx
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 838

Critique

Fasciné par les ours depuis son enfance, lorsqu'il ne se lassait pas de les admirer dans la fosse de Berne, Roman Droux a toujours voulu les côtoyer en pleine nature. Il réalise son rêve avec ce documentaire soigné qui écarquillera les yeux des enfants petits et grands. Les vrais oursophiles et cinéphiles resteront, eux, légèrement sur leur faim.


Le cinéaste bernois a donc décidé d'accompagner pendant des mois l'aventurier et biologiste David Bittner. Se retrouvant tous deux au fin fond de l'Alaska, dans un cadre enchanteur, à côté de leurs tentes, de leurs réchauds et feux de camp, ils ont pu voir de très près ces magnifiques animaux sauvages et en rapporter des images. Plusieurs sont réellement rares, David Bittner ayant, par habitude, trouvé de nombreuses astuces pour approcher les grizzlis sans (trop de) danger. Certaines scènes sont très belles (les oursons avec leur mère, le vieux patriarche fatigué et presque aveugle), ou vraiment impressionnantes (la chasse aux saumons qui remontent la rivière ou la visite d'une grotte propice à l'hibernation des plantigrades). Jolis, touchants tout en étant parfois extrêmement audacieux, ces très beaux plans nous font pénétrer au coeur d'une nature inviolée et à quelques centimètres de ces animaux fascinants que nous ne pouvons généralement voir qu'enfermés. De plus, le cinéaste s'attarde, et avec raison, sur les paysages somptueux de cette partie du monde, les montagnes, les rivières, les forêts, les plaines dans lesquelles ces ours vivent une vie dure, mais libre.


Malheureusement, on n'apprend pas grand-chose. Le cinéaste a voulu certes faire un film tendre, émouvant et non didactique, et c'est parfaitement respectable. Mais il aurait peut-être pu l'être un tout petit peu afin de nous enseigner quelques notions importantes sur les ours, ce qui nous aurait permis de mieux les connaître. La voix off, monotone est la plupart du temps assez inutile, se contente bien souvent de souligner ce que montrent les images. Les interventions du biologiste David Bittner sont plus intéressantes, surtout lorsqu'il nous parle des quelques ours qu'il connaît mieux que les autres. On pense à Dian Fossey et à Digit, son gorille fétiche. Ce qui manque, donc, ce sont des informations plus précises sur les grizzlis, leurs moeurs et leurs conditions de vie.

L'Ours en moi ressemble plus, dans sa forme, à un film animalier pour la télé qu'à un vrai long métrage de cinéma, et là sont ses limites. Toutefois, le grand écran permettra au public de passer un agréable moment en découvrant des images parfois extraordinaires et des paysages à couper le souffle. Il pourra aussi comprendre l'émerveillement, ainsi que la nécessaire humilité, que devrait ressentir l'Homme face à la nature.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 13