La Bonne épouse

Affiche La Bonne épouse
Réalisé par Martin Provost
Titre original La Bonne épouse
Pays de production France, Belgique
Année 2019
Durée
Musique Grégoire Hetzel
Genre Comédie
Distributeur Filmcoopi
Acteurs François Berléand, Juliette Binoche, Noémie Lvovsky, Yolande Moreau, Edouard Baer, Marie Zabukovec
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 830
Bande annonce (Allociné)

Critique

Comment devient-on une bonne épouse? La question a fait la gloire des écoles ménagères jusqu’aux grandes remises en question de Mai 68. Martin Provost ranime l’une de ces institutions de façon plutôt carrée, avant de la pousser vers le féminisme.

Les écoles ménagères ont été pendant longtemps la seule formation possible pour les jeunes filles et pour elles seules: être belle, bonne amante, bonne cuisinière, bonne hôtesse, etc.
La philosophie de ces écoles mêlait le «femme, tu seras soumise à ton mari» de la Bible aux règles nécessaires à l’excellente tenue d’une maison selon des préceptes longtemps défendus par l’actrice et romancière Nadine de Rothschild - son ouvrage Le Bonheur de séduire, l’art de réussir: le savoir-vivre du XXIe siècle, ne date pas de 1950 mais de 2001 (sic).

Le réalisateur français transforme cette tradition désuète en vaudeville. La Bonne Epouse se déroule en 1967 dans une école alsacienne, dirigée avec fermeté par Paulette Van der Beck (Juliette Binoche), sa belle-sœur (Yolande Moreau) et leur collaboratrice (Noémie Lvovsky). Les adolescentes doivent apprendre à cuisiner, coudre, broder, fleurir l’appartement, accueillir leurs invités et surtout, répondre aux «attentes de leur mari dans le respect des bonnes mœurs». C’est justement lorsque les circonstances amènent Paulette à assurer son propre bonheur que les tiraillements de Mai 68 commencent à donner des idées aux jeunes élèves.

Cette histoire presque vraie pourrait avoir quelque chose de réjouissant, mais elle joue trop sur les clichés. Le pari était difficile d’amuser avec de tels stéréotypes, il n’est pas vraiment tenu; la réalité d’alors apparaît si absurde aujourd’hui qu’il faut beaucoup de talent pour en faire rire avec finesse. D’ailleurs, les personnages ne sont pas absolument convaincants et les bonnes actrices qui s’en emparent se laissent trop souvent aller à l’exagération. Si Juliette Binoche endosse un rôle aisé, il faut voir Yolande Moreau en anti-poupée Barbie et Noémie Lvovsky en bonne sœur…
Bref, le film ennuie vite avec sa mise en scène de principes surannés. Arrive alors le drame, avec ses conséquences qui vont faire chavirer l’édifice éducatif vers une sérieuse remise en question. A partir de ce moment, la comédie s’anime un peu, jusqu’à une fin trop longue, mais qui attire davantage la sympathie.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 9