Les Secrets du Dr Ruth

Affiche Les Secrets du Dr Ruth
Pays de production Etats-Unis
Année 2019
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Filmcoopi
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 829

Critique

À son apogée dans les années 80 et 90, la déesse de l’éducation sexuelle aux États-Unis fait l’objet d’un documentaire retraçant son parcours.

Immigrée juive, elle vit une enfance difficile mais devient professeur dans deux universités américaines, autrice d’une trentaine d’ouvrages, animatrice d’émissions télévisuelles et radio, principalement celle intitulée «Sexually Speaking», le tout avec un accent allemand à couper au couteau. Ruth Westheimer est un véritable mythe pour les jeunes adolescents et adultes de la fin du XXe siècle. Personne avant elle n’avait osé parler aussi frontalement de sexualité, et avec autant de détails… Son franc-parler, ses racines, son air de gentille grand-maman font rapidement d’elle l’égérie d’une approche libérée de la sexualité.

Le documentaire adopte une forme particulière pour raconter les souvenirs de la doctoresse: après un montage d’émissions télévisées et de photos de l’enfance, adolescence et premières années de l’âge adulte, l’image se transforme radicalement. À partir des photographies d’époque, l’image devient dessin animé, et Ruth petite fille est tout à coup tracée de manière très enfantine. Par ailleurs, son commentaire en voix over est remplacé par la voix d’une autre femme, plus jeune, ce qui rend la narration étrange et beaucoup moins réaliste. Enfin, la forme échoue également dans sa conjugaison entre musique et montage. Une mélodie entraînante et une succession très rapide de plans montrent une femme beaucoup trop occupée, insatiable, qui ne prendra sa retraite qu’en partant les pieds devant.
L’originale Karola Siegel, séparée de ses parents très jeune, est devenue Dr Ruth, et il semble qu’en chemin quelque chose se soit perdu. Alors qu’elle luttait corps et âme avec les victimes du sida et pour la légalisation de l’avortement, elle a toujours refusé de faire de sa démarche quelque chose de politique. Le documentaire effleure cet aspect davantage psychologique, et reste en surface d’un portrait plus intime de cette femme qui semble habitée par des traumatismes violents. Dommage, car en une heure et quarante minutes, il y aurait eu moyen de dépeindre plus en profondeur la personnalité complexe de cette sexologue qui n’a pas la langue dans sa poche.

Camille Mottier

Appréciations

Nom Notes
Camille Mottier 11