La Femme des steppes, le flic et l'oeuf

Affiche La Femme des steppes, le flic et l'oeuf
Réalisé par Quanan Wang
Titre original Öndög
Pays de production Mongolie
Année 2019
Durée
Genre Comédie, Policier
Distributeur trigon-film
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 828

Critique

Le cinéaste chinois Wang Quan’an rend un bel hommage à la culture animiste des nomades affrontant la rigueur des étendues de Mongolie avec ce film qui aurait mérité d’être un peu plus ramassé.
Au milieu de l’immensité des steppes mongoles, le cadavre d’une femme est retrouvé par hasard. On charge un agent de police de veiller sur cette scène de crime surréaliste jusqu’à l’arrivée du médecin légiste. Dans ce milieu hostile, il peut compter sur le précieux soutien de «Dinosaure», une jeune bergère solitaire.

Les rugueux paysages de l’Eurasie continentale forment un étonnant décor où le cinéaste Wang Quan’an collisionne amour, crime passionnel, naissance et préhistoire. C’est pourtant à partir d’un dispositif minimaliste qu’il va porter ses grandes ambitions: à peine plus de quatre personnages plongés dans une sorte d’unité de lieu et de temps qui évoque paradoxalement l’espace infini et la nuit des temps. C’est brillant sur bien des aspects: la mise en scène est accrocheuse, rappelant parfois le talent de Sergio Leone à filmer des plaines austères. Le personnage de «Dinosaure» est aussi intriguant que magnifique. La photographie réalisée uniquement à l’éclairage naturel est virtuose.

Toutefois, cette histoire simple (mais pas simpliste) a de la peine à tenir en haleine pendant 1 h 40. La dilatation de la temporalité du récit, faisant résonner fossiles du jurassique avec l’exode rural des nomades mongoles, est aussi victime de l’étirement du temps provoqué par l’ennui. Outre une longueur disproportionnée par rapport à son scénario, le film est peut-être aussi victime de son étrange introduction, qui s’étend et se prolonge sans vraiment présenter ni les enjeux, ni les personnages principaux. Le réalisateur n’est aucunement intéressé par le crime qui catalyse le film mais laisse passer beaucoup trop de temps avant d’évacuer cet argument. Il en résulte une certaine difficulté à rentrer dans ce long métrage, puis à se laisser emporter par la poésie animiste qui en constitue le réel sujet. Néanmoins, pour peu qu’on ne soit pas avide de suspense et d’action, on ne peut que recommander cette surprenante escapade dans le «pays au ciel bleu».

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 12
Sabrina Schwob 18