Être avec les animaux

La réalisatrice suisse Salome Pitschen a cherché à explorer les différents modes de communication entre animaux et êtres humains. Partant de son expérience personnelle, elle tente d’abord de définir les relations qu’elle a réussi à instaurer avec sa chienne Bina, une bête vite émoustillée, sympathique, mais de santé un peu fragile. Avant de poursuivre son enquête.

Pour cela, elle s’en va chercher des renseignements auprès de Fredy Knie junior, de Maycol Errani, dresseur de chevaux (au Cirque Knie), puis en Grande-Bretagne en questionnant le Dr Rupert Sheldrake, biologiste, chercheur et fondateur de la «Trust Technique», et aux Etats-Unis enfin, auprès de Maia Kincaid, experte en communication animalière. Tout en croisant en chemin d’autres dresseurs d’animaux ainsi qu’une thérapeute corporelle de Zurich. Toujours accompagnée de sa chienne, la réalisatrice croisera encore d’autres bêtes (canidés, chats, chèvres, oiseaux, poissons et dauphins) et elle en apprendra beaucoup sur leurs modes d’expression.

La cinéaste tente de transmettre aux spectateurs l’essentiel de ses découvertes, tantôt banales, tantôt étonnantes, décrivant certaines modalités d’une forme de communication intuitive entre l’animal et l’être humain. C’est l’occasion, pour le spectateur, de faire connaissance avec plusieurs spécialistes du langage animalier, sous la forme d’interviews intéressantes mais ne s’aventurant pas toujours au-delà de ce qu’ont déjà pressenti les propriétaires d’animaux: on sait que les bêtes ont un pouvoir calmant, qu’ils sont sensibles au stress, aux bruits, aux odeurs, aux récompenses, et qu’il s’agit donc de leur parler et de créer chez eux des souvenirs affectifs qui resteront des références tout au long de leur existence.

Le film parle aussi de la télépathie: le Dr Sheldrake précise, par exemple, qu’un chien séparé de son maître conservera avec lui un lien: «Un champ qui les relie, dit-il, et qui s’étire comme un élastique. Et le changement qui a eu lieu chez l’un a des conséquences sur l’autre. C’est la base de la communication télépathique au sein de groupes sociaux.»

Le rythme de ce documentaire est tranquille (à part deux ou trois scènes de dressage de chevaux chez Knie), avec une succession de gros plans de visages humains ou animaliers. Le film tente de pousser assez loin la réflexion mais ne dépasse pas une certaine description connue des échanges entre les humains et les animaux. Ainsi, Être avec les animaux donne parfois l’impression de chercher à verbaliser des informations que l’intuition nous a déjà - partiellement en tous cas - transmises.