La Fille au bracelet

Affiche La Fille au bracelet
Réalisé par Stéphane Demoustier
Titre original La Fille au bracelet
Pays de production France
Année 2019
Durée
Musique Carla Pallone
Genre Drame, Judiciaire
Distributeur Praesens-Film
Acteurs Chiara Mastroianni, Roschdy Zem, Anaïs Demoustier, Carlo Ferrante, Melissa Guers, Annie Mercier
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 827
Bande annonce (Allociné)

Critique

Sobre auscultation de générations à l’occasion du procès d’une jeune fille présumée coupable.

Tout commence un après-midi au bord de la plage, lorsque des policiers français viennent arrêter une jeune fille en compagnie de ses parents et de son petit frère. Dès lors, Lise (Melissa Guers), accusée d’avoir assassiné sa meilleure amie, Flora, porte à la cheville un bracelet électronique. Deux ans plus tard vient le procès sur lequel le film s’arrête, dont l’issue est incertaine et que résume une question de son jeune frère: «Si tu vas en prison, est-ce que je pourrai prendre ta chambre?» Au fur et à mesure des audiences, se dessine le portrait d’une adolescente d’aujourd’hui, désireuse de fêter la vie, de profiter d’un temps d’expériences sans attaches où les mots d’amour et de haine se conjuguent, où la liberté sexuelle s’offre aux jeunes filles tout comme aux jeunes gens. Autant dire que les parents, le père en particulier, découvre que sa petite fille lui échappait, qu’il ne savait pas tout et n’avait peut-être même pas à tout savoir. «Quand le procureur aura terminé, tu pourrais arrêter de me dire toujours ce que je dois faire», renvoie Lise à son père, désireux d’accompagner sa fille sur le chemin d’arête qu’elle emprunte. Jour après jour, les interrogations se multiplient sans s’effacer, d’autant plus que la jeune accusée ne répond que partiellement aux questions posées par la Cour.

Si un conflit de générations oppose les jeunes et leurs parents, un écart analogue s’observe entre la jeune procuratrice et l’avocate (qui par son âge pourrait être sa mère) qui défend Lise. Le piège serait de moraliser ce procès qui soulève bien des questions sur la connaissance des enfants d’aujourd’hui qui vivent et se développent dans une société ou plutôt dans un monde fort différent de celui d’hier, un monde où chacun aspire à beaucoup de reconnaissance et où les frontières de l’intime se sont déplacées. Autant noter que cette réalisation emmène dans un autre univers que celui des films étasuniens, qui montrent des procès pour générer un suspense et révéler tel ou tel (anti-)héro. Ici, rien de cela, mais une attention fine à des jeunes qui tentent eux aussi de devenir adultes, mais dont le chemin pour y parvenir diverge sans conteste de celui de leurs aînés appelés à ne pas les perdre de vue, même s’ils remettent en question bien des repères.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 14
Georges Blanc 15