Un monde plus grand

Affiche Un monde plus grand
Réalisé par Fabienne Berthaud
Titre original Un monde plus grand
Pays de production France
Année 2019
Durée
Musique Valentin Hadjadj
Genre Drame
Distributeur JMH Distributions SA
Acteurs Cécile de France, Ludivine Sagnier, Arieh Worthalter, Narantsetseg Dash, Tserendarizav Dashnyam
N° cinéfeuilles 822
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un monde plus grand, tiré d’un récit autobiographique de Corine Sombrun narrant sa découverte du chamanisme, met en vedette Cécile de France dans le rôle d’une femme en deuil qui cherche à redonner un sens à son existence…

Corine, une Française extrêmement touchée par la mort récente de son compagnon, accepte de faire un voyage en Mongolie afin d'enregistrer les sons de rituels chamaniques pour un documentaire. Pendant la cérémonie, le son d’un tambour la fait entrer en transe, et on lui révèle qu’elle est elle-même une chamane. À son retour en France, Corine cherche à exploiter ce don en reproduisant le rite auquel elle a assisté pour entrer à nouveau dans un état modifié de conscience. Confrontée à l’incompréhension de ses proches, qui ne voient dans ses actes qu’une forme de décompensation maniaque liée au deuil, la femme décide de retourner dans le village d’éleveurs de cerfs où réside la chamane pour apprendre à maîtriser cette nouvelle spiritualité, dans l’espoir d’entrer en contact avec l’esprit de son mari décédé.

Servi par des images très soignées mettant en valeur la beauté du paysage mongol, le film est porté par des interprètes plutôt convaincantes: Cécile de France joue la souffrance avec subtilité, et Tserendarizav Dashnyam fait une excellente chamane. Par ailleurs, le film a le mérite d’esquisser une réflexion sur l’incompréhension de la société occidentale face à toute expérience mystique: lorsqu’elle parle de ce qu’elle a vécu à sa famille et ses amis, Corine passe au mieux pour une extravagante, au pire pour une folle. On quitte cependant la salle avec une certaine gêne, qui résulte d’une énième glorification de l’expérience transcendante d’une Européenne blanche de classe moyenne dans un ailleurs exotique. Le film, totalement centré sur le parcours initiatique du personnage principal, ne s’encombre que peu de considérations socio-politiques sur le pays qu’il décrit. Ainsi, les difficultés économiques rencontrées par les éleveurs mongols sont à peine effleurées, et la focalisation nombriliste sur Corine et son deuil rend en définitive le film relativement agaçant, malgré ses qualités esthétiques certaines.

Noé Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Noé Maggetti 11