Inna de Yard

Affiche Inna de Yard
Réalisé par Peter Webber
Titre original Inna de Yard
Pays de production France
Année 2018
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Frenetic
Age légal 6 ans
Age suggéré 12 ans
Bande annonce (Allociné)

Critique

Grâce au soutien du réalisateur britannique Peter Webber, le groupe de vétérans jamaïcain Inna de Yard s’est rappelé au bon souvenir des amoureux du reggae. Il s’est produit en juin au Festi'neuch, lors d’une tournée européenne et après la parution d’un nouvel album en avril dernier.

«Inna de Yard» est une déformation vernaculaire de «in the yard», «dans la cour», cette cour où se sont réunies les légendes du reggae pour un enregistrement qui porte à la fois leur histoire, celle du genre musical qui les a aidées à vivre et celle de leur pays, la Jamaïque. Le ska, le rocksteady et bien sûr le reggae ont pris racine dans ces paysages splendides qui éclairent l’urbanisation foisonnante de la capitale, Kingston.

Bob Marley est loin d’en avoir été l’unique représentant. Peter Webber (La Jeune Fille à la perle, 2003) en présente d’autres en compagnie desquels il reprend la démarche du film Buena Vista Social Club, selon lui «l’un des films musicaux les plus réussis et les plus populaires de ces dernières années». Et de rappeler qu’«il s’intéressait à la musique  de Cuba, non  loin  de  la Jamaïque. Ici, la musique est aussi forte et les personnages de la même trempe que ceux du film de Wim Wenders.»

La similitude de l’idée est assumée; dès lors, il ne faut pas chercher l’innovation ou l’originalité dans ce long métrage complètement dévolu à la découverte ou l’approfondissement du genre et de sa philosophie. Le documentaire participe au souci de transmission des artistes en explorant avec eux un style musical très connu, mais probablement peu compris. C’est ce qu’expliquent des musiciens comme Ken Boothe, Kiddus et les autres, insistant sur ce qui a nourri leur inspiration: leur terre, leur vie, leurs expériences de pauvres et de parias. Descendant de l’esclavage, ils ont su créer, à l’instar des Noirs d’autres pays, comme le Brésil ou Cuba, un enthousiasmant métissage musical.

Aux talents certains des artistes et de leurs chansons, à l’envoûtement de leur musique, aux récits tantôt douloureux, tantôt colorés de leurs existences, Peter Webber joint la beauté de ses images. L’étagement des collines, les couchers de soleil, l’exotisme des cabanes de pêcheurs ajoutent une forme de sérénité à l’expérience de ces artistes qui ont su tenir bon en imposant leur génie.


Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12