Atlantide - L'empire perdu

Alors que les cassettes vidéo de Blanche-Neige (née en 1937) déferlent pour conquérir une génération de plus, les studios Disney lancent un nouveau long métrage d'animation bénéficiant des ultimes progrès en matière d'images bi- et tridimensionnelles. Mythe immortel, l'Atlantide est au centre de cette magnifique réalisation, qui n'est d'ailleurs pas destinée prioritairement aux tout jeunes spectateurs: clins d'oeil, références et scènes parfois impressionnantes risquent d'échapper à ceux-ci ou de les effrayer. Qu'on se le dise, dessin animé est de moins en moins synonyme de divertissement pour moutards.

Le scénario est cousu main et mêle habilement 20'000 LIEUES SOUS LES MERS, LES ROBINSONS SUISSES et autres INDIANA JONES. Milo Thatch, jeune savant qui pourrait être le fils du professeur Tournesol, est persuadé que l'Atlantide existe. Recruté par un multimilliardaire excentrique, il part en expédition sous-marine avec une équipe d'aventuriers pittoresques, indispensables personnages secondaires donnant relief et couleurs à la narration bien enlevée.

Bonne idée que de situer l'action au début du XXe siècle, ce qui permet à de splendides images Arts Déco de fleurir sur l'écran: la mise à l'eau du sous-marin d'exploration est un feu d'artifice esthétique; la description de l'Atlantide n'est pas en reste. Signe que le film ne vise pas les enfants d'abord, la plupart des personnages féminins sont sexy: la première apparition de la recruteuse de Milo, silhouette excitante à contre-jour, donne le ton.

Le message n'est pas trop disneyien au sens mièvre du terme. Le commandant de l'expédition, sorte de général Schwarzkopf, s'avère être un personnage cupide et trompeur, vaincu par le désintéressement de Milo, qui préfère reconstruire l'Atlantide - pour les beaux yeux de la princesse Kida, il faut bien l'avouer...

ATLANTIDE, une bonne réponse à SHREK. Pourvu que l'émulation continue entre les studios concurrents!