Pour toujours

Affiche Pour toujours
Titre original Immer und Ewig
Année 2018
Durée
Musique Olivia Pedroli
Distributeur Frenetic
Age légal 6 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 812

Critique

Il faut attendre la deuxième moitié du film pour que le nom de la maladie qui a très tôt frappé sa mère ne soit prononcé, une unique fois, par Fanny Bräuning. Pourtant, ce mal est évidemment au cœur de ce documentaire intimiste et touchant, de cet hommage que la réalisatrice rend à ses parents.

Ayant grandi à Bâle entre un père photographe et une mère dessinatrice, Fanny et sa sœur remarquent très tôt que leur maman marche avec de plus en plus de difficulté. Elle est obligée de renoncer progressivement aux vacances en bus-camping sur les routes de Grèce qui sont une tradition familiale. Jusqu’au jour où, à l’âge de 40 ans, elle tombe dans un coma dont elle sortira définitivement paralysée. C’est à la nouvelle vie de ses parents que Fanny consacre son film, et surtout à son père Niggi, qui est le vrai héros du récit. Il a depuis longtemps employé toute son énergie à prendre soin de sa femme, aménageant des bus pour lui faire découvrir le monde et s’occupant d’elle à chaque seconde. La cinéaste ne cherche en aucun cas à réaliser un documentaire sur la sclérose en plaques. Peut-être manque-t-il par moments une touche plus générale, plus universelle, dans ce récit. C’est du dévouement et du courage dont elle parle, en suivant ses parents dans un périple dont chaque seconde est un combat, mais qui est une leçon de joie, de vie et de bonheurs simples.

Fanny Bräuning use et abuse d’une musique sucrée, répétitive et trop illustratrice, mais on ne saurait le lui reprocher trop durement, ce sont ses émotions personnelles qu’elle exprime de cette façon. Elle frappe au cœur lorsqu’elle montre les photos de jeunesse de sa mère, extrêmement cruelles lorsqu’on sait ce qui est arrivé ensuite, et donne longuement la parole à son père en l’interviewant face caméra. Ayant obtenu le Prix du documentaire au Festival de Soleure, ce film montre ce qu’est le véritable amour. On n’arrive pas totalement à croire Niggi quand il dit n’avoir eu aucun regret à devoir abandonner son métier d’artiste. Cela ne donne que plus de valeur encore à son engagement total, tendre, prévenant... et de tous les instants.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 14