Los Silencios

Affiche Los Silencios
Réalisé par Beatriz Seigner
Titre original Los Silencios
Pays de production Colombie, Brésil, France
Année 2017
Durée
Musique Nascuy Linares
Genre Drame
Distributeur trigon-film
Acteurs Marleyda Soto, Enrique Díaz, María Paula Tabares Peña, Adolfo Savinvino, Doña Albina, Yerson Castellanos
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 811
Bande annonce (Allociné)

Critique

De nuit, une femme, Amparo (Marleyda Soto), accompagnée de ses enfants Nuria (Maria Paula Tabares Pena), une adolescente de 13 ans et son frère Fabio (Adolfo Savinvino), un peu plus jeune, débarquent dans un petit village frontalier de l’extrême sud de la Colombie, sur une île le long de l’Amazone, à quelque distance des frontières brésiliennes et péruviennes.

Tous trois seront recueillis par la tante d’Amparo, qui vit dans une maison de fortune sur pilotis: elle va s’occuper d’eux et tenter de faire reconnaître leur statut de réfugiés (l’action se situe au moment des premières tentatives de rapprochement entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie - FARC). Les habitants de l’Isla de La Fantasia sont hostiles à l’égard des réfugiés et des déplacés: il est dès lors difficile de se faire reconnaître officiellement, de recevoir des aides et de pouvoir scolariser ses enfants.

Los Silencios peut paraître parfois déconcertant, laissant la place à un ou deux personnages «fantômes» évoluant au milieu des vivants qui les croisent d’ailleurs sans surprise. Des fantômes qui semblent occuper une place qui aurait normalement été la leur si la guerre en Colombie ne leur avait pas volé leur vie. Ces manifestations de l’au-delà sont discrètes et ne troublent guère la vie quotidienne des protagonistes.

Los Silencios est né d’une histoire racontée à la cinéaste Beatriz Seigner par une de ses amies qui a vécu de tels événements. Son récit se situe à la frontière entre les trois pays d’Amérique latine, et le film ne joue jamais la carte du mystère. Les protagonistes vivent dans des lieux souvent sordides - ponctuellement inondés - et tentent de reprendre progressivement pied dans une vie normale, loin de la guerre civile colombienne. Les images sont très belles, avec des lumières et des couleurs souvent fluorescentes, le récit est parfaitement maîtrisé et l’émotion souvent présente. Il s’agit de ce qu’on pourrait appeler une fable politique et sociale, un récit relevant aussi de l’universel - le questionnement dépasse bien sûr le drame d’Amparo et de sa famille, tout comme celui des Colombiens - avec un côté réaliste en même temps qu’une touche «fantomatique» parfaitement intégrée.


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 18