Réalisé par | Barbara Miller (XIX) |
Titre original | #Female Pleasure |
Pays de production | Allemagne, Suisse, Inde, Japon, U.S.A., Grande-Bretagne |
Année | 2018 |
Durée | |
Musique | Peter Scherer (II) |
Genre | Documentaire |
Distributeur | Filmcoopi |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 809 |
En exposant les expériences de cinq femmes, Leyla Hussein, Doris Wagner, Rokudenashiko, Vithika Yadav et Deborah Feldman, relatives à la féminité, aux conditions de la femme et au plaisir féminin, le documentaire dresse un portrait de la liberté (ou plutôt non-liberté) sexuelle de la femme au XXIe siècle, période que l’on pourrait penser avancée, mais qui ne l’est pas tant que cela.
Difficile de regarder #Female Pleasure sans se sentir révolté. Confronté à ces témoignages de viols, d’abus, de violences sexuelles comme psychologiques, justifiés par la religion ou la culture, on en vient à se demander, avec les protagonistes du documentaire, ce qu’a fait la femme pour mériter de tels traitements. La réalisation est parsemée de citations tirées d’ouvrages de diverses religions, qui montrent que la considération de la femme comme inférieure est un phénomène répandu dans le temps et l’espace, tout comme les intervenantes proviennent de pays variés (Allemagne, Etats-Unis, Somali/Angleterre, Inde, Japon) sur presque tous les continents. Ainsi que le souligne Leyla Hussein: «Le patriarcat est une religion universelle». Devant ce spectacle de haine envers le plaisir féminin sous toutes ses formes (le sexe, mais aussi l’amour, le droit d’épouser qui l’on souhaite, ou encore la liberté d’expression), on reste pantois. On se console en observant la capacité de ces cinq femmes à trouver un bonheur rédempteur auprès de leurs familles et dans leurs actions pour défendre les droits féminins.
Mais qu’a voulu vraiment provoquer la réalisatrice chez le spectateur ? Nous savons plus ou moins tous que les mariages arrangés, les viols collectifs et l’excision existent, le film de Barbara Miller ne nous apprend rien. Son but se situe ailleurs. Le documentaire se conclut sur une phrase exprimant son intention de valoriser les femmes à travers le monde. En amenant des femmes individualisées à parler de leur vécu, Miller montre ces expériences communes de l’intérieur, de manière concrète, et donne ainsi aux spectatrices des exemples auxquels elles peuvent s’identifier. Le documentaire ne vise pas à changer la face du monde, mais demande de ne pas sous-estimer la violence contre le plaisir féminin qui y fait rage, ni le pouvoir des femmes.
Amandine Gachnang
Nom | Notes |
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Amandine Gachnang | 15 |
Sabrina Schwob | 13 |