Stan & Ollie

Affiche Stan & Ollie
Réalisé par Jon S. Baird
Titre original Stan & Ollie
Pays de production Grande-Bretagne, U.S.A., Canada
Année 2018
Durée
Musique Rolfe Kent
Genre Biopic, Drame, Comédie
Distributeur Impuls
Acteurs Shirley Henderson, John C. Reilly, Danny Huston, Steve Coogan, Nina Arianda, Rufus Jones
Age légal 6 ans
Age suggéré 8 ans
N° cinéfeuilles 807
Bande annonce (Allociné)

Critique

Contrairement à ce que l’on a pu récemment lire ici ou là, Laurel et Hardy n’ont heureusement pas été oubliés. On se souvient qu’Arthur Stanley Jefferson (1890-1965) et Oliver Norvell Hardy (1892-1957) ont constitué un duo immortel du cinéma burlesque et qu’ils furent même, à un moment, plus célèbres et plus populaires que Chaplin, Keaton ou Lloyd.

Grâce à leur complicité, leur talent et l’infatigable créativité de Laurel qui inventa des milliers de gags, ils réussirent parfaitement le difficile passage du muet au parlant. Beaucoup de leurs très nombreux courts métrages (Laurel et Hardy constructeurs, Les Bons Petits Diables, Laurel et Hardy conscrits ou le célébrissime Livreurs, sachez livrer!) n’ont rien perdu de leur potentiel comique.

Il paraissait donc naturel qu’à l’heure où les biopics sont très à la mode, on consacre un film à la mémoire des deux compères. Chaplin avait eu droit au sien en 1992, avec un résultat très moyen malgré la grandiose interprétation de Robert Downey Jr. Ce Stan & Ollie est une magnifique réussite à tous points de vue.

Le récit se situe en 1953, deux ans après leur dernier film ensemble, le lamentable Atoll K. Alors que le monde entier les croit à la retraite, Stan et Oliver effectuent une tournée théâtrale en Angleterre afin de récolter des fonds pour leur nouveau projet cinématographique, un Robin des Bois qui ne se fera jamais. Une tournée qui démarre de salles à moitié vides en hôtels miteux, pendant laquelle les deux artistes réalisent que, pour eux, la roue a tourné. Aujourd’hui âgés et malades, ils doivent accepter de repartir de zéro et de régler la brouille qui les sépare. D’où la grande émotion, voire la grande tristesse, qui imprègne le film grâce à un mélange délicat entre rires et larmes. Le récit nous montre d’autres noms connus du cinéma de l’époque qui, pour le coup, sont oubliés aujourd’hui, comme Abbott & Costello, Hal Roach ou Harry Langdon. La reconstitution est très soignée. Quant aux acteurs, comme c’est toujours le cas pour les films biographiques de personnages célèbres, le pari était risqué, et il est mille fois gagné. John C. Reilly restitue parfaitement la démarche et les célèbres moues énervées d’Hardy. Quant à Steve Coogan, il livre une performance simplement éblouissante grâce à un mimétisme facial ahurissant, et il est réellement devenu Stan Laurel. Leurs voix sont également ressemblantes, d’où le conseil de voir le film en V.O.

Très émouvante, la fin est une belle réflexion sur l’artiste confronté au temps et aux modes qui passent, et insiste sur la règle d’or: le spectacle doit continuer. Stan & Ollie est un merveilleux moment destiné à tous, y compris à ceux qui ne sont pas des grands connaisseurs du duo. Car, derrière les comiques, il y a les hommes avec leurs doutes, leurs faiblesses, leurs regrets, et leur mort prochaine.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 17
Antoine Rochat 16