Le Merveilleux Voyage de Wolkenbruch

Affiche Le Merveilleux Voyage de Wolkenbruch
Réalisé par Michael Steiner
Pays de production Suisse
Année 2017
Durée
Musique Adrian Frutiger
Genre Comédie
Distributeur DCM
Acteurs Joel Basman, Sunnyi Melles, Noémie Schmidt
Age légal 6 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 808

Critique

Motti (Joel Basman), jeune Juif orthodoxe, n’a pas de chance: sa mère, dans une stricte observance des rites de sa religion, se met en demeure de lui trouver une épouse (juive, bien sûr). La tension monte et les échappatoires que l’adolescent imagine vont se multiplier.

Le réalisateur suisse-allemand Michael Steiner s’est fait connaître par plusieurs comédies (Je m'appelle Eugen, 2005 et Grounding - Les derniers jours de Swissair, 2006). Son dernier film, Le Merveilleux Voyage de Wolkenbruch, sorti l’an dernier outre-Sarine, a connu un grand succès public. Tiré d’un roman de Thomas Meyer, il suit donc les pas de Motti, un jeune étudiant de l’Université de Zurich qui travaille à temps partiel au sein de la compagnie d’assurances de son père (Wolkenbruch). Il bousculera les exigences de sa mère qui s’obstine à lui organiser des rendez-vous avec de futures fiancées potentielles et il tombera amoureux de la belle et aventureuse Laura (Noémie Schmidt), une «shiksa» (une femme non juive). La famille aura beau expédier le fils à Tel-Aviv, celui-ci poursuivra sa quête émancipatrice.

Autour du thème central un peu rebattu de la découverte, pour le héros, d’un monde plein d’incertitudes et de surprises, Le Merveilleux Voyage de Wolkenbruch se veut aussi un aimable plaidoyer pour la tolérance au sein de la communauté juive. C’est en tout cas ce que le réalisateur souhaite. Reste à savoir si les moyens utilisés sont bons.

 Michael Steiner a cherché à s’exprimer au travers d’une comédie grand public, en faisant appel à toutes les recettes du genre. Les personnages sont volontiers caricaturés, les situations se veulent cocasses, mais certaines séquences s’étirent: celles, nocturnes, de bar-dancing sentent le déjà-vu, plusieurs scènes de sexe n’apparaissent pas indispensables et les effets d’images et de lumière(s) n’ajoutent rien au propos. Et comme pour lui expliquer ce qui se passe, Motti s’adresse souvent directement au spectateur, tout au long de son épopée libératrice. Des apartés un peu complaisants… La réflexion sur l’intolérance fait long feu et si les comédiens - à l’exception de la mère, trop caricaturée - tiennent le coup et laissent transparaître, incidemment, quelques signes de sensibilité, on a de la peine à se sentir toujours de connivence avec eux. Alors même que les jeunes acteurs qui incarnent les deux rôles principaux, au jeu plus subtil, peuvent prétendre à la mention «bien».

Le Merveilleux Voyage de Wolkenbruch se veut film à succès et chacun pourra y trouver peut-être (une partie de) ce qu’il cherche. Mission accomplie sans doute. Mais si l’humour pointe l’oreille ici ou là, il se fait discret, et l’on en reste souvent au niveau des plaisanteries prévisibles.


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13