Impulso

Née en 1984 à Malaga, la danseuse et chorégraphe espagnole Rocio Molina est l’un des plus grands noms du flamenco. Une danse qui, comme tout art, possède non seulement sa technique propre mais aussi sa philosophie, son état d’esprit; et qu’on ne peut pas résumer au fait qu’elle est généralement accompagnée de castagnettes.

Molina est connue pour ses spectacles aboutis sur de grandes scènes européennes mais également pour ses performances publiques improvisées, parfois extrêmement conceptuelles, appelées «Impulso».

 Ce film suit l’artiste pendant les deux ans qui ont précédé la création de son nouveau spectacle sur la scène du théâtre de Chaillot à Paris, et prend au début une direction bienvenue. On pense assister à un documentaire où les novices que nous sommes apprendront beaucoup de choses sur cette danse. Mais très vite, le flamenco en lui-même passe au second plan. Le récit se centre sur Rocio Molina, et il est malheureusement surtout destiné à des initiés qui la connaissent déjà. A force de n’assister qu’à des répétitions ou à de tout petits bouts de performances, le grand public n’est guère emporté par le tourbillon et la musique. Il est dommage que le spectateur ne puisse pas véritablement comprendre par l’exemple la théorie selon laquelle le flamenco est une danse belle, forte, sensuelle, mais surtout intuitive.

Le film n’est toutefois pas inintéressant dans la mesure où il montre l’état d’esprit d’une artiste et son éthique. Rocio Molina est l’archétype de l’artiste. Elle cherche toujours à s’améliorer. Lorsqu’elle se trouve devant le public, elle est dans le présent. Elle sacrifie tout à son art, cherchant une part de sa créativité dans l’épuisement physique, à tel point que sa propre mère s’inquiète pour sa santé et son bien-être. Impulso, à défaut de donner réellement envie d’aller découvrir le flamenco sur scène, est une leçon de vie, de persévérance et de philosophie artistique, précieux pour ceux ou celles qui souhaiteront suivre les pas et l’absolue exigence de Rocio Molina.