Réalisé par | Olivier Assayas |
Titre original | Doubles Vies |
Pays de production | France |
Année | 2018 |
Durée | |
Genre | Comédie, Romance |
Distributeur | Agora |
Acteurs | Pascal Greggory, Juliette Binoche, Guillaume Canet, Christa Théret, Vincent Macaigne, Nora Hamzawi |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 804 |
Vaut-il encore la peine de publier des livres alors qu’ils peuvent se fabriquer en un simple clic, grâce aux techniques numériques? Assayas place le débat au cœur d’un groupe d’intellectuels parisiens. Non sans malice.
Il est un peu décevant, ce Doubles Vies qui, parce qu’il est dû à Olivier Assayas, laissait supposer une réflexion intéressante, comme celle qu’il avait ouverte dans sur la façon dont l’âge touche les vedettes. Ici, c’est l’emprise des techniques numériques sur le monde intellectuel dont il s’agit. Or, le sujet s’invite depuis plusieurs années déjà dans les conversations, c’est ce qui, d’emblée, freine l’enthousiasme pour le film.
Un éditeur (Guillaume Canet) et l’un de ses poulains (Vincent Macaigne) discutent de l’utilité du livre papier, ne devrait-on pas le remplacer par le livre numérique qu’on lirait à son aise sur une tablette, voire sur l’écran de son téléphone intelligent? Mais le vrai propos des deux amis est plus cru, le premier refuse le manuscrit du second, une «autofiction» dans laquelle il reconnaît trop de personnes. Ainsi entre-t-on dans l’existence d’un petit groupe, dont s’éclairent petit à petit les «doubles vies».
Rien de bien nouveau, donc. Le débat concernant le support du livre reste superficiel. Les protagonistes semblent confondre l’acte de lire et la manière dont on l’accomplit. Le fond, le sens de ce qu’ils lisent demeure en retrait. Certes, la justification ou non de l’autofiction est effleurée. C’est surtout une façon de mettre en scène, parallèlement, les adultères des intéressés, péripéties qui allègent le long bavardage du film.
Car, oui, Doubles Vies est une logorrhée, parfois piquante, en particulier quand elle égratigne les modes, comme celle de l’«autofiction», ou celle de la «communication». Assayas caricature un vocabulaire contemporain qui se reconnaît vite pour ne véhiculer que du vide. La mise en scène se limitant à des rencontres d’amis devant un verre ou un repas, le film se fait voir un peu comme le portrait de quelques vanités intellectuelles et très parisiennes. Assayas consacre même une séquence à l’inculture de ses personnages qui citent le cinéaste autrichien Michael Haneke, mais ignorent où se trouve Laval, chef-lieu de la Mayenne, entre Rennes et Le Mans. Une ville de 53’000 habitants, tout de même…
Geneviève Praplan
Nom | Notes |
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Georges Blanc | 14 |
Geneviève Praplan | 12 |
Sabrina Schwob | 17 |