Critique
Sept guerriers contre l'armée de l'empereur...
En Chine, an 1660, la pratique des arts martiaux est désormais interdite sous peine de mort. Un village frontière, avec l'aide de sept guerriers, résiste à la cupidité d'un chef militaire bien décidé à faire appliquer la nouvelle loi. Mêlant images d'une grande poésie à des scènes d'une violence et d'une cruauté inouïes, ce film fait preuve d'une très grande maîtrise de chaque plan. L'humain et l'inhumain s'y opposent constamment, comme une unique façon de révéler le combat entre le bien et le mal, avec une subtile utilisation des lumières et des ombres. Et si les sabres ont remplacé les pistolets des SEPT MERCENAIRES, les codes d'honneur paraissent plus contraignants que les fourberies de l'Ouest.
Quant aux combats, ils font preuve d'une étourdissante chorégraphie, hélas souvent menés sur fond de musique occidentale en décalage. Certes, le spectateur court le risque de confondre tel ou tel personnage, de douter de la chronologie, mais l'essentiel n'est pas là, tant ce film impressionne par sa beauté plastique et son rythme extrêmement soutenu, quand bien même la dureté des personnages, à quelques rares exceptions, déroute.
Tsui Hark propose donc un film de geste (en analogie à la chanson de geste) lorsque le maniement du sabre devient langage et dicte paroles et comportements, l'homme et son arme ne faisant plus qu'un dans un rapport quasi mystique.
Serge Molla
