Réalisé par | Jeanne Herry |
Titre original | Pupille |
Pays de production | France |
Année | 2018 |
Durée | |
Musique | Pascal Sangla |
Genre | Drame |
Distributeur | Frenetic |
Acteurs | Élodie Bouchez, Sandrine Kiberlain, Miou-Miou, Gilles Lellouche, Clotilde Mollet, Olivia Côte |
Age légal | 8 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 802 |
L’accouchement né sous X, les familles d’accueil, l’adoption et ses réalités légales mais aussi psychologiques, les parcours de tous les protagonistes concernés de près ou de loin par ces problématiques: ce sont les différents sujets abordés avec tact et intelligence par Jeanne Herry dans cette œuvre de fiction filmée comme un documentaire et interprétée par une brochette de comédiens étonnants.
Le film démarre sur la naissance de Théo à l’hôpital et se termine sur son adoption par Alice (Elodie Bouchez) qui voit ainsi des années d’espoirs, de déceptions et d’efforts enfin récompensées. Mais ce succès aura pris beaucoup de temps, aura nécessité l’intervention de nombreuses autres personnes, des infirmières de la maternité à des psychologues, d’une famille d’accueil à des assistantes sociales. Jeanne Herry prend heureusement tout son temps, et s’attarde avec émotion, tendresse et beaucoup d’humour sur cette longue procédure ainsi que sur les états d’âme et les motivations de tous ces intervenants. Elle ne juge personne, ni la jeune maman déboussolée qui ne peut pas garder son enfant, ni ceux qui sont contraints de mêler des tracasseries administratives au processus humain. Elle nous montre une grande galerie de personnages passionnants et touchants, comme l’assistante sociale (jouée magnifiquement par l’actrice Clotilde Mollet que l’on a pu notamment voir chez Jean-Pierre Jeunet), à la fois rationnelle et émotionnellement investie. Les quotidiens de tous, leurs petits problèmes, leurs petites joies, tout cela donne au film un aspect documentaire bienvenu et délicat.
Représentant la famille d’accueil, le «père temporaire», Gilles Lellouche est absolument prodigieux, de même qu’Elodie Bouchez, qui suit son petit bonhomme de chemin discret depuis ses débuts dans les années 90 avec Gainsbourg et Téchiné. Sandrine Kiberlain et Miou-Miou (mère de la réalisatrice) font aussi plaisir à retrouver.
Pupille est un film original et innovant, très réussi dans la forme, instructif et parfois drôle dans le fond. Et suffisamment complet pour que tout le monde, hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes, personnes concernées ou non par le sujet, puissent se sentir impliqués et y prendre du plaisir. Voici du cinéma humain et proche des gens.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 17 |
Georges Blanc | 15 |