Réalisé par | Christian Frei, Maxim Arbugaev |
Titre original | Genesis 2.0 |
Pays de production | Suisse, Chine, Russie, Corée du Sud, U.S.A. |
Année | 2018 |
Durée | |
Genre | Documentaire |
Distributeur | Frenetic |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 802 |
Documentaire politique, alarmiste, descriptif, incluant des éléments propres à la fiction, Genesis 2.0 étonne par son hétérogénéité.
Sur une musique emphatique, une voix off accompagne des chasseurs dans l’extrême Nord de la Sibérie, en direction d’une île d’une hostilité redoutable. Pendant toute une saison, ils seront reclus en ce lieu, à la recherche de l’or blanc, des cornes de mammouths, qu’ils déterreront, avec un peu de chance. Maxim Arbugaev, coréalisateur, participe à ce périple, et donne à voir la précarité du mode de vie des chasseurs, leurs rêves souvent déçus, leur mythologie, leur isolement… En parallèle, vient se juxtaposer un second récit, celui de Christian Frei, le réalisateur, qui parcourt le monde afin de rencontrer les scientifiques souhaitant synthétiser le vivant. D’un côté des hommes dans une précarité telle que les traces du passé offrent des espoirs illusoires, de l’autre des chercheurs gouvernés par la raison et le savoir qui veulent recréer l’être.
Les deux récits s’entremêlent agréablement par une affirmation de la présence des coréalisateurs, qui commentent leur expérience respective, en s’adressant à l’autre, comme s’il s’agissait de lettres récitées. Mais plusieurs voix, celles des protagonistes du film, vont elles aussi conduire la narration, offrant l’occasion à ces derniers de devenir créateurs d’un récit. Par cette portée proprement formelle et éthique, Genesis 2.0 met en garde contre ce pouvoir divin que l’homme veut s’approprier. Et c’est en effet effrayant d’apprendre qu’il existe un centre en Corée du Sud où des milliers d’animaux domestiques ont supposément été clonés, et d’imaginer les implications si la Banque nationale de gènes chinoise parvenait à recréer la vie de toutes les espèces ayant vécu sur terre.
Il semblerait que pour mieux alarmer le spectateur, les réalisateurs prennent le parti d’éveiller sa conscience en le prenant par les émotions, en recourant notamment à une musique dramatique, pour s’opposer à cette idéologie mégalomane dirigée par le progrès sans introspection éthique. Parti pris intéressant, mais qui peut aussi lasser à l’usure.
Sabrina Schwob
Nom | Notes |
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Sabrina Schwob | 14 |