Le Grand Bain

Affiche Le Grand Bain
Réalisé par Gilles Lellouche
Titre original Le Grand Bain
Pays de production France
Année 2018
Durée
Musique John Brion
Genre Comédie dramatique
Distributeur Frenetic
Acteurs Benoît Poelvoorde, Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Jean-Hugues Anglade, Leïla Bekhti, Virginie Efira
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
Bande annonce (Allociné)

Critique

À quoi ressemblerait un album Panini transposé au cinéma? Et bien ni plus ni moins qu’au dernier long métrage de Gilles Lellouche, Le Grand Bain.

Dans cette accumulation facétieuse d'images dans une revue réside en effet l’excitation d’une promesse de récit à venir lors de la compétition sportive. Malgré son armada de stars (Leïla Bekhti, Virginie Efira, Marina Foïs, Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Félix Moati, Benoît Poelvoorde), le film, qui se voudrait la grande comédie de la rentrée, n'est pas à la hauteur de ses prétentions et se limite au simple stade du vignettage.

Pourtant, compétition il y a, à savoir une bande de loosers formant une équipe masculine de natation synchronisée, coachée par deux femmes tout aussi fragiles, qui les conduiront pourtant à disputer les championnats du monde. Plutôt que de laisser hors champ la situation personnelle de ses personnages aussi bien masculins que féminins au profit du penchant sportif, le film cherche à dépeindre leur environnement social. Chômage, dépression, crise conjugale, tout le mal du pays y passe. À jouer sur les deux tableaux, Le Grand Bain y perd deux fois.

Côté social, Lellouche accumule les saynètes dans lesquelles il cherche à condenser les difficultés de chacun. Tandis que Laurent (Guillaume Canet) se dispute avec sa femme, Bertrand (Mathieu Amalric), fébrile, avale des médicaments devant le petit déjeuner de ses enfants, Delphine (Virginie Efira) fréquente les Alcooliques anonymes alors que Marcus (Benoît Poelvoorde) déprime de ne pouvoir payer les factures de son entreprise. De ces scènes courtes, truffées de musiques insistantes et montées approximativement, il n’en résulte que des stéréotypes empêchant une quelconque attache aux personnages.

Côté comédie, le film repose sur la seule incongruité d’insérer des âmes empotées dans un bassin, tentant toute sorte de figures de style. Si l’idée comique peut sembler bonne, elle souffre malheureusement de nombreux symptômes. Comme écrasés par ce surplus consommé dans la sphère privée, les personnages se trouvent dans l’incapacité de jouer la partition sportive. Mais la paresse, bien que justifiable au vu de leur situation, ne peut à elle seule faire office de ressort comique. Manquant cruellement de rythme, les scènes dans lesquelles l’équipe exécute maladroitement les consignes se répètent inlassablement jusqu’à l’épuisement. Enfin, le happy end venant résoudre une fracture sociale traversée par les personnages finit de nous achever dans la pauvreté du propos. Au fond, il est parfois préférable de se contenter de quelques vignettes, quitte à les fétichiser, car quand elles s’incarnent, le résultat peut s’avérer des plus décevants. Lellouche abandonne ici ses stars à des rôles vains, ne leur laissant jamais la possibilité de s’exprimer. Dès lors, oublions la partie et souvenons de la promesse entrevue à la lecture du synopsis et du casting.


Appréciations

Nom Notes
5