Champions

Affiche Champions
Réalisé par Javier Fesser
Titre original Campeones
Pays de production Espagne
Année 2018
Durée
Musique Rafael Arnau
Genre Drame, Comédie
Distributeur Praesens Film
Acteurs Daniel Freire, Javier Gutiérrez, Alberto Nieto Fernández, José de Luna, Jesús Lago, Roberto Sanchez
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 795
Bande annonce (Allociné)

Critique

Marco (Javier Gutiérrez) est entraîneur-adjoint d’une célèbre équipe espagole de basket. Malheureusement pour lui, son mauvais caractère cause son renvoi.

A la suite d’un accident de voiture qu’il provoque alors qu’il était ivre, Marco se voit dans l’obligation d’effectuer nonante jours de travaux d’intérêt général. Il se retrouve ainsi à la tête d’un team de basket formé d’handicapés mentaux. D’abord réticent, l’entraîneur se laissera petit à petit charmé par ces joueurs attachants, qui lui apporteront bien plus qu’il ne le pensait. A eux le championnat!

 Que de tendresse dans cette petite histoire farfelue! On y retrouve le fameux parcours de rédemption morale: le personnage de Marco, d’abord peu sympathique ou tolérant, se rendra compte que, même s’ils ne jouent pas au basket aussi bien qu’il le souhaiterait, ses nouveaux protégés sont tout autant dignes d’estime que n’importe qui. La relation de respect et d’affection qui se tisse entre les joueurs et leur coach est émouvante, bien que prévisible.

  Le film de Javier Fesser ne dresse cependant pas un portrait tout rose de la société: il montre au contraire que les personnes atteintes d’un handicap ne sont pas «acceptées» partout. Se pose alors à plusieurs reprises la question de ce qui est considéré comme «normal» ou non, tant par rapport au handicap qu’aux schémas familiaux ou amoureux; les liens entre Marco et sa femme Sonia (Athenea Mata) ou sa mère (Luisa Gavasa) étant également explorés. Le personnage de la mère, dissimulant une liaison à son fils, offre d’ailleurs des moments savoureux.

 La notion de paternité traverse également le film, où elle brille par son absence, du moins au départ: Marco n’a pas de père, et refuse d’en devenir un, ce qui est source de troubles au sein de son mariage. A la fin de l’histoire en revanche, la figure paternelle revient en force: l’entraîneur gagne, si l’on peut dire, un père de substitution dans l’amant de sa mère, accepte «d’agrandir l’équipe» qu’il forme avec Sonia, et se voit gratifié du statut de père spirituel envers ses joueurs. Tout est bien qui finit bien. On ne ressort pas de Champions avec l’impression d’avoir vécu une expérience cinématographique inédite, mais on en garde un sentiment de joie bienvenu et une envie de se trémousser sur un terrain de basket.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 16
Nadia Roch 15