American Nightmare 4 : Les Origines

Affiche American Nightmare 4 : Les Origines
Réalisé par Gerard McMurray
Titre original The First Purge
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Nathan Whitehead
Genre Thriller, Epouvante-horreur
Distributeur Universal
Acteurs Marisa Tomei, Melonie Diaz, Y'lan Noel, Lex Scott Davis, Joivan Wade, Luna Lauren Velez
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 795
Bande annonce (Allociné)

Critique

American Nightmare : Les origines, quatrième volet de la saga, est pourtant - comme son nom l’indique - le premier en terme de récit. Cette remise à zéro de la série vise aussi bien à mettre à jour son dispositif qu’à expliquer sous un jour nouveau les autres épisodes.

Ici, les «Nouveaux Pères Fondateurs», à la tête des Etats-Unis, imaginent «La Purge», expérience consistant à légaliser tout acte de violence pendant douze heures et permettant ainsi aux citoyens de libérer leurs pulsions meurtrières. Si c’est de cette manière qu’est présentée l’initiative aux habitants de Staten Island, arrondissement populaire de New York, l’idée s’avèrera en réalité bien plus perverse.

     Dans le contexte d’une Amérique où la marche raciste de Charlottesville - à l’été 2017 - a réveillé les heures sombres de l’histoire du pays, il est plus que troublant de voir le film traiter de cette thématique de manière aussi grossière. Staten Island est dépeint comme étant essentiellement habité par une communauté noire, pauvre et ravagée par les problèmes de drogue. A l’opposé, la caricature n’est pas moindre avec un gouvernement représenté comme complotiste, quitte à faire passer Donald Trump pour un président idéal. En raison de ce grand écart, la «catharsis sociale» présumée n’a jamais lieu, se résumant à une déferlante inouïe de violence et d’hémoglobine tandis que le caractère social consiste en la rédemption naïve d’un dealer noir pour sauver ce qu’il reste de son quartier. Face au cynisme de l’Etat, envoyant des mercenaires au milieu de la nuit nettoyer le territoire, un gang militarisé fait office de seul îlot de résistance. Curieuse manière d’envisager la lutte des classes. De plus, le film se veut tellement immergé dans le réel qu’il est impossible de le considérer autrement qu’au premier degré.

     Pouvant potentiellement traiter des mythes fondateurs des Etats-Unis (la nécessité du héros, la violence comme essence d’une nation), le réalisateur Gerard McMurray passe à côté de son sujet. Reste alors une idéologie du tout visible où le détail et le gros plan se substituent à une quelconque intelligence du récit au profit du seul spectacle d’un massacre qui, à défaut d’être jouissif, est profondément nauséabond.


Appréciations

Nom Notes
3