Climax

Affiche Climax
Réalisé par Gaspar Noé
Titre original Climax
Pays de production France
Année 2018
Durée
Genre Drame, Thriller
Distributeur Xenix
Acteurs Sofia Boutella, Romain Guillermic, Souheila Yacoub, Kiddy Smile, Claude Gajan Maull, Giselle Palmer
Age légal 16 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 797
Bande annonce (Allociné)

Critique

Une troupe de danseurs répète depuis plusieurs jours dans une école isolée. Après avoir exécuté leur dernière prestation avant la tournée, ils donnent une petite fête pour se féliciter et décompresser.

Malheureusement, ce qui devait être un moment de détente et de joie se transforme en cauchemar paranoïaque et violent car un des danseurs a versé une substance stupéfiante dans la sangria.

 Climax est parcouru d’éléments lui conférant une aura «arty»: le premier plan du film est en fait le dernier de l’histoire, accompagné du générique de fin, ce qui déboussole un peu et rappelle la chronologie inversée d’un des films précédents de Gaspar Noé, Irréversible. Des cartons philosophant sur la vie et la mort marquent les moments importants. On retrouve des angles de caméra inhabituels, signature du réalisateur.

Le film se scinde en deux parties, le point de séparation se situant lors de la découverte de l’empoisonnement de la boisson, qui est le tournant du film. Dans la première, nous voyons des enregistrements d’auditions qu’ont passées les divers danseurs pour rejoindre la troupe de Selva (Sofia Boutella). L’écran est entouré de cassettes VHS de films qui ont certainement inspiré Noé, à l’instar de Suspiria, car traitant également de danse et de macabre. Après les auditions, nous assistons à la répétition, qui est l’occasion de montrer une superbe séquence de danse très entraînante. Cependant, mon enthousiasme a vite été dégonflé par la suite, qui expose des dialogues interminables et parfois extrêmement grossiers à propos de qui voudrait coucher avec qui et comment (à l’instar de deux danseurs qui exultent à l’idée de forcer une danseuse à coucher «à sec sur le sol» ou de mettre un bâton dans l’orifice d’un jeune danseur homosexuel… charmant!)

 La deuxième partie réussit à créer une ambiance malsaine grâce à des éléments qui mettent très mal à l’aise. Sous l’effet de la drogue, les penchants cachés de chacun se révèlent. Cela peut porter sur la violence (une femme enceinte se fait battre car, n’ayant pas bu d’alcool, elle est soupçonnée d’être la drogueuse), la paranoïa (une danseuse, pour protéger son fils, l’enferme dans le local machine où il trouvera la mort) ou l’amour incestueux (un danseur, très protecteur envers sa sœur, essaie de la violer). On entend presque incessamment l’un ou l’autre des protagonistes hurler, même quand ils ne sont plus dans le plan. De plus, si on est sensible aux mouvements de caméra, une des séquences finales donnera un peu la nausée, ce qui est certainement volontaire, le malaise étant provoqué à la fois par le fond et la forme des images.

 Le fait que les acteurs ne soient pas des professionnels et qu’ils aient pu improviser donne un côté brut au film mais on aurait peut-être préféré un scénario plus construit. En bref, Climax est un film qui divise, on y adhère ou pas. L’ayant vu au NIFFF, les spectateurs autour de moi avaient l’air conquis, ce qui s’est confirmé par son obtention de deux prix. Ce que j’en retiens personnellement, c’est que le climax du film est une scène dantesque filmée à l’envers.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 10
Blaise Petitpierre 14
Sabrina Schwob 15