Critique
"Le monde de l'aviation fascine. Depuis ses débuts, il a ses inconditionnels - artistes, écrivains, dessinateurs, bédéastes comme J.-M. Charlier et Uderzo, ou cinéastes - qui suivent de près l'évolution technique de ces machines volantes pour créer des récits, des scénarios crédibles et accrocheurs. L'hebdomadaire Pilote (""Mâtin, quel journal!""...) recueillait dès les années 60, sous forme de B. D., les péripéties de deux pilotes héroïques (Tanguy et Laverdure). Ils sont entrés dans des albums ainsi que dans des adaptations pour la télévision intitulées ""Les Chevaliers du ciel"".
Même perspective et canevas identique, pourrait-on dire, pour LES CHEVALIERS DU CIEL de Pirès (réalisateur notamment d'EROTISSIMO et de TAXI). Les images d'aviation se hissent au niveau de la haute technologie et servent de décor à deux héros pour une aventure aux enjeux bien actuels.
Lors d'un salon aéronautique en Angleterre, un Mirage 2000 en pleine démonstration disparaît des écrans radar. Le contrôle militaire français envoie deux pilotes chevronnés, Vallois (Benoît Magimel) et Marchelli (Clovis Cornillac) en reconnaissance. Ceux-ci découvrent, dissimulé sous un Airbus, le Mirage qui se met en position de combat. Au moment où Marchelli et Vallois reçoivent l'ordre d'abandonner la poursuite, il est déjà trop tard: Vallois est menacé, Marchelli est contraint de tirer pour protéger son équipier. Cet incident est le point de départ d'une manipulation complexe montrant le détournement d'un avion de chasse français à des fins terroristes.
Le réalisateur est féru d'aéronautique, ça se sent. Dès les premières images, le spectateur est pris par la gravité et l'urgence de l'intervention en plein ciel. Les scènes et les images aériennes réalistes, grâce aux caméras intégrées dans le Mirage (donc sans effets spéciaux numériques ni reconstitutions en 3D), sont spectaculaires, les sensations de vol impressionnantes. Le duo Vallois/Marchelli est convaincant et véhicule toujours l'idéal de courage et de panache propre aux chevaliers. Le rythme nerveux, s'il crée efficacement tension et suspens, rend peu à peu le scénario confus, cela d'autant plus que les lieux et les bases militaires françaises - sont multipliés (il faut dire que le film résulte d'une collaboration exceptionnelle du Ministère de la Défense et de l'Armée de l'Air française, avec de vrais pilotes dans de vrais entraînements de vol). On se rend d'un tarmac à l'autre, d'une chasse à l'autre, suivant nos héros, mais surfant sur la complexité des missions.
Un régal pour les amateurs d'aéronautique, et des frissons assurés pour les autres."
Ancien membre
