Sweet Country

Affiche Sweet Country
Réalisé par Warwick Thornton
Titre original Sweet Country
Pays de production Australie
Année 2017
Durée
Genre Western, Policier, Thriller
Distributeur Praesens Film
Acteurs Sam Neill, Bryan Brown, Ewen Leslie, Hamilton Morris, Thomas M. Wright, Matt Day
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 794
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cela n’est plus si courant de nos jours de pouvoir découvrir en salles un authentique western. Et ce Sweet Country (titre très ironique car cette histoire n’a rien de «sweet») en est un, même s’il est tout à fait australien. C’est un film solide, parfois dur et très beau qui se situe au début du 20e siècle, lorsque les aborigènes étaient, tout comme les Noirs dans les plantations de coton d’Amérique, réduits en esclavage par des Blancs. Sam (Hamilton Morris), un aborigène asservi, va avoir un geste de légitime défense pour protéger sa famille de la folie d’un salaud blanc, qui représente tout ce qui a fait de la colonisation l’un des événements les plus immondes de l’Histoire. Condamné pour son geste et poursuivi par un officier opiniâtre mais moins simpliste qu’il n’y paraît, il va devoir prendre la fuite. Cette course forcée à travers l’Australie va permettre de découvrir non seulement de magnifiques paysages mais aussi une reconstitution soignée des us et coutumes de cette époque.

A l’exception de la musique quasiment absente (ce qui donne un poids supplémentaire aux images en l’occurrence), Sergio Leone ou Clint Eastwood ne sont parfois pas très loin; dans le sujet du film, dans la majesté des décors, la lenteur du montage, l’utilisation très parcimonieuse des dialogues. Mais il ne faut pas s’y tromper, il ne s’agit pas d’un copié-collé d’un western américain. C’est un film profondément australien dans son fond et sa conception, d’une grande originalité, et qui assomme d’émotions dans la dernière demi-heure. Sweet Country restitue parfaitement l’âpreté d’une époque parfois sans merci et la diversité des sentiments humains, manie avec brio la sensibilité et parfois l’humour. Et est aussi, mine de rien, une ode à la Nature et à ceux qui la comprennent.

Sam Neill et Bryan Brown font plaisir à retrouver. Leurs personnages sont passionnants, complexes et bien écrits. Les acteurs aborigènes sont merveilleux. Ayant obtenu un prix au Festival de Venise l’année dernière, Sweet Country est à ne pas manquer. En version originale de préférence, même si les dialogues ne prennent que peu de place. Les images et les regards suffisent pour transmettre au spectateur de multiples états d’âme.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 17
Serge Molla 16