Fleuve noir

Affiche Fleuve noir
Réalisé par Erick Zonca
Titre original Fleuve noir
Pays de production France
Année 2018
Durée
Musique Rémi Boubal
Genre Thriller
Distributeur Agora
Acteurs Élodie Bouchez, Charles Berling, Vincent Cassel, Sandrine Kiberlain, Romain Duris, Hafsia Herzi
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 794
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ce film est né d’un livre de l’écrivain israélien Dror Mishani, Une disparition inquiétante (Seuil, 2014, pour la traduction française), un roman policier basé sur la disparition d’un adolescent. Les scénaristes ont réécrit les caractères, en particulier celui du commandant de police incarné ici par Vincent Cassel. L’acteur joue bien, très bien même. Mais son personnage est excessif dès le départ. L’alcool, la violence, à quoi on ajoute une vie de famille complètement ratée, cela fait beaucoup.

Pourtant, cela ne s’arrête pas là. La mère (Sandrine Kiberlain), cheveux longs filasses, air hébété, figée dans une posture fusionnelle avec sa fille handicapée mentale, semble dessinée par un caricaturiste. Le professeur voisin (Romain Duris) l’est tout autant, terriblement sûr de lui, énigmatique, ricanant et hautain. Les seconds rôles s’avèrent beaucoup plus justes, mais, par définition, se montrent peu.

Cela n’encourage pas la lecture d’un film qui emprunte au genre policier ses attributs les plus clichés. Il y a pourtant, derrière ces traits pesants, une psychologie familiale, des préoccupations de jeunes, des désirs inassouvis, tout un inventaire de sentiments contrariés et douloureux, qu’une écriture plus délicate, plus nuancée aurait mis en valeur.

L’histoire parle donc de la disparition de Dany, enfant plutôt modèle. Au cours de ses investigations, le commandant Visconti se heurte à un professeur de français, amateur d’écriture, qui a donné des leçons particulières au garçon. La piste semble trop facile, on s’en méfie. Et de fait, l’enquête révèle autant de situations inattendues que de personnages tortueux. Tout se tient, dans une profusion de tourments. Si bien que, malgré ses tournures excessives, Fleuve noir réussit à tenir en haleine. Non sans regretter ce qu’il aurait pu être.


Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Georges Blanc 2