Blue Note Records: Beyond the Notes

Affiche Blue Note Records: Beyond the Notes
Réalisé par Sophie Huber
Pays de production Suisse, USA, Royaume-Uni
Année 2017
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Vinca Film
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 793

Critique

Appartenant aujourd’hui au groupe EMI, le label Blue Note ne fait qu’un ou presque avec l’histoire du jazz (moderne). C’est en 1939 que commence l’aventure des deux passionnés de jazz, immigrés juifs berlinois, ayant fui le nazisme. Alfred Lion et Francis Wolff, photographe, fondent alors un label, en s’entourant d’un excellent preneur de son, Rudy Van Gelder, et d’un graphiste hors pair, Reid Miles, qui crée une identité visuelle aux pochettes des vinyles produits, cohérente avec la musique proposée. Les deux compères tissent surtout de solides amitiés avec nombre de musiciens noirs qu’ils laissent libres de leur expression. Ainsi s’élargissent régulièrement les frontières de cette musique que d’aucuns aimeraient cloisonner et restreindre au swing. Horace Silver, Jimmy Smith, Art Blakey, Thelonius Monk, ouvriront là de nouvelles pistes, tout comme Charlie Parker, Miles Davis et tant d’autres. Chez Blue Note, le musicien (noir) se sent respecté en tant qu’artiste; on n’attend pas de lui qu’il produise un tube.

 Ce solide documentaire invite donc à un passionnant voyage émotionnel derrière les coulisses du label pionnier. Il offre l’occasion de s'interroger sur le lien entre ces artistes de jazz des années 50-60 et les générations actuelles de musiciens en quête d’individualisme, qui, tout comme leurs modèles aspirent à l’égalité et à une véritable liberté d’expression. Le label connaît une période creuse entre la fin des années 60 et sa reprise en 1984, qui voit la réédition d’archives exceptionnelles et l’engagement de nouveaux artistes fort prometteurs. Ainsi, à travers des séances d’enregistrements récentes, des archives rares (Meade Lux Lewis, Thelonius Monk…) et des entretiens avec des stars de Blue Note (Lou Donaldson, Herbie Hancock, Wayne Shorter, Norah Jones, Robert Glasper et Ambrose Akinmusire), Sophie Huber effectue un rapprochement entre le jazz, ferment de liberté, et le hip-hop, langage contemporain des cités.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 14