Une Affaire personnelle

Affiche Une Affaire personnelle
Réalisé par Vittorio Taviani, Paolo Taviani
Titre original Una Questione Privata
Année 2017
Durée
Distributeur trigon-film
Acteurs Luca Marinelli, Valentina Bellè, Lorenzo Richelmy
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 791

Critique

A peine un mois s’est écoulé depuis le décès de l’aîné Vittorio, présumant qu’Une affaire personnelle pourrait être la dernière œuvre de la longue et riche carrière des frères Taviani, mise à l’honneur en 2013 par une rétrospective à la Cinémathèque suisse. Ce film est l’adaptation du roman éponyme de l’écrivain italien Beppe Fenoglio, publié en 1963.

En 1943, le jeune Milton (Luca Marinelli) voit ses études interrompues par la guerre dont il rejoint les rangs aux côtés de la Résistance. Lors d’une mission, il passe devant l’habitation de Fulvia (Valentina Bellè), dont il est épris. La gardienne de maison l’avise des nombreuses visites que son ami Giorgio (Lorenzo Richelmy) rendit à Fulvia à la suite de son départ. Tourmenté par cette nouvelle, le cœur déchiré, il part à sa poursuite afin de l’interroger. Giorgio venant d’être arrêté par les fascistes, seul un échange de prisonniers peut désormais le gracier.

La guerre joue donc un rôle déterminant dans le film. Dictant à la fois un rythme, une urgence au récit, elle s’érige en obstacle à l’intimité du personnage. Entre ces enjeux hétéroclites, les cinéastes creusent une voie singulière. Ils trouvent notamment un équilibre par l’utilisation de flash-back qui s’adressent aussi bien au spectateur qu’ils constituent une remémoration de souvenirs pour Milton. Ceux-ci font pourtant figure de chimères tant il est visible que la guerre arrache Milton à son passé récent. L’existence de l’être aimé disparaît progressivement au détriment d’une quête illusoire qui le plonge dans une spirale infernale. Milton marche, court, erre dans les campagnes du Piémont, en vain. Il lie son sort à celui de Giorgio, laissant une forme de pulsion de mort s’emparer de lui, tout espoir ayant disparu à ses yeux. A cette chute sans fin, les frères Taviani répondent par la pulsion de vie lors d’une dernière scène poétique qui réconciliera Milton avec lui-même.

Finalement, malgré une reconstitution historique parfois hasardeuse et quelques longueurs, les cinéastes italiens signent un film délicat sur l’aliénation provoquée par la guerre.

Invité-e

Appréciations

Nom Notes
Invité-e 13
Georges Blanc 10
Geneviève Praplan 12