Réalisé par | David Lowery |
Titre original | A Ghost Story |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2017 |
Durée | |
Musique | Daniel Hart (II) |
Genre | Drame, Fantastique |
Distributeur | Bellevaux |
Acteurs | Casey Affleck, Rooney Mara, McColm Cephas Jr., Kenneisha Thompson, Grover Coulson, Liz Franke |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 788 |
Récemment décédé dans un accident de voiture, un jeune homme retourne visiter la petite maison de banlieue dans laquelle il vivait avec son amie. Il regarde la façon dont la vie et le monde continuent sans lui. A Ghost Story est tout sauf ce qu’il paraît être, à savoir un film d’épouvante ou de science-fiction. C’est une œuvre étonnante, profonde et d’une grande beauté. Un film qui, par sa forme, semble malheureusement condamné d’avance à une distribution injustement confidentielle. On est ici dans l’Art et Essai, avec une mise en scène exigeante faite de longs (voire très longs) plans fixes, une lenteur qui plonge dans l’émotion à une époque où les montages sont de plus en plus rapides. Une grande économie de dialogues et une musique superbe accompagnent Casey Affleck et surtout Rooney Mara, absolument étonnante. L’idée de représenter les fantômes de la manière dont les enfants les imaginent (un corps recouvert d’un drap blanc) est brillante et apporte au récit un regard tendre, franc et extrêmement réaliste. De plus, le film est empreint d’une grande poésie, d’une vraie réflexion philosophique, et nous tient en haleine grâce à une jolie astuce tenant à un petit billet caché dans la maison. Le réalisateur parvient, lors d'une scène dans une cuisine, à nous faire profondément partager tout ce qui se joue, se ressent, se suggère.
Le fantôme traverse les époques et souffre d’ailleurs de cette intemporalité. On peut comme lui remonter le temps pour trouver un écho à A Ghost Story: il est possible, toutes proportions gardées, d'éprouver un sentiment similaire que devant un film de Robert Bresson. Dans les deux cas, voir le film n’est pas forcément simple et demande un réel investissement, un véritable effort du spectateur. Mais c’est après la projection que viennent le plaisir, l’émotion, l'impression d’avoir vécu une parenthèse unique et forte, ce dont on n’était pas forcément conscient sur le moment. Ils restent en mémoire et mûrissent durablement en nous après le générique de fin.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 18 |
Sabrina Schwob | 16 |