Cœurs purs

Affiche Cœurs purs
Réalisé par Roberto De Paolis
Titre original Cuori Puri
Pays de production Italie
Année 2017
Durée
Musique Emanuele De Raymondi
Genre Drame, Romance
Distributeur Xenix
Acteurs Barbora Bobulova, Selene Caramazza, Simone Liberati, Stefano Fresi, Edoardo Pesce, Antonella Attili
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 784
Bande annonce (Allociné)

Critique

Agnese (Selene Caramazza) est une jeune fille au visage fermé que sa maman, très catholique, couve et surveille, allant jusqu’à la priver de son portable et lui faire promettre de rester vierge jusqu’au mariage. Stefano (Simone Liberati), lui, a grandi avec un père violent dans une banlieue difficile de Rome. Il essaie de s’affranchir de sa vie de mauvais garçon, à la fois voleur et dealer, en gagnant sa vie comme vigile dans un parking de supermarché bordé par un campement de Roms, qui le chambrent régulièrement et provoquent sa xénophobie. Un jour, après une course-poursuite folle, le jeune homme rattrape Agnese qu’il a prise en flagrant délit de vol d’un portable puis la laisse finalement repartir. Puis il la revoit. Se noue alors une idylle improbable, jalonnée de difficultés, entre les deux jeunes gens issus de deux univers sociaux différents et dont Roberto De Paolis dresse une chronique sociale et sentimentale: dur pour lui de garder son boulot ennuyeux pour sortir de la marginalité, difficile pour elle de se soustraire à une morale écrasante et de se laisser aller à ses pulsions. De plus, Stefano se déchaîne contre les Roms qui avoisinent le parking, tandis qu’Agnese et sa mère manifestent leur solidarité à leur égard.

Le réalisateur montre avec justesse les ambivalences de chacun, les parts d’ombre et de lumière qui nous habitent. Les deux interprètes, Selene Caramazza et Simone Liberati campent avec pertinence leur personnage, qui n’attirent pas forcément la sympathie. Leur lent flirt, qui se termine par une scène de dépucelage terriblement crue et voyeuriste, finit par agacer.

Nicole Métral



Cuori Puri nous entraîne dans un monde de barrières. Agnese est une jeune fille appartenant à une communauté très croyante. Stefano, lui, vit de petits boulots, toujours au bord de la précarité. Ils se rencontrent de manière pour le moins inhabituelle, lorsque Agnese vole un téléphone dans le supermarché où il est gardien. Les dés sont jetés, ils seront amenés à se retrouver et à s’aimer, malgré les obstacles qui s’élèvent autour d’eux, et en eux.

Les barrières, ce sont déjà celles du parking où Stefano travaille et qui le séparent d’un camp de gitans. Ce sont les mêmes qui se mettent entre lui et Agnese lors de leurs premières retrouvailles. Mais ce sont surtout des barrières mentales : celle des règles imposées par une mère possessive pour Agnese, celle d’une enfance meurtrie pour Stefano. Enfin, celle qui existe entre les êtres, lorsque règne l’incompréhension de l’autre. Il faut alors toute l’innocence de ces deux jeunes pour parvenir à les déplacer, un peu, brièvement.

 Filmés par une caméra tournoyante, ils apprennent donc à se découvrir mais aussi à élargir leur vision du monde. C’est peut-être là toutefois que le message du film se perd un peu. Entre les sermons drôles et sensibles du prêtre et les débordements de la mère, entre la réalité sombre des quartiers pauvres et l’amour pur des amants, on ne saurait trop dire quel constat le réalisateur cherche à faire. Une chose est sûre, c’est que les « cœurs purs » tracent leur propre chemin. A bout de souffle.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
12
Adèle Morerod 14
Georges Blanc 13