Maudite Poutine

Affiche Maudite Poutine
Réalisé par Karl Lemieux
Titre original Maudite Poutine
Pays de production Canada
Année 2016
Durée
Genre Drame
Distributeur Bellevaux.
Acteurs Marie Brassard, Martin Dubreuil, Robin Aubert, Jean-Simon Leduc, Francis La Haye, Alexa-Jeanne Dubé
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 784

Critique

Le bagage expérimental du réalisateur, son expérience dans les performances et installations s'inscrivent de manière évidente dans ce premier long métrage, Maudite Poutine. Pour aborder la perte de repères, le vide existentiel d'une certaine jeunesse, Karl Lemieux concentre son récit sur une bande de rockeurs. La lumière stroboscopique du début, les nombreux arrêts sur image et surtout la distorsion du son tentent de restituer la perception de Vincent (Jean-Simon Leduc), son appréhension des événements du quotidien. La caméra, à l'épaule, est entraînée par les déambulations du personnage, souvent filmé de dos, dans une ville industrielle, à la campagne, dans les salles de concert, le tout saisi dans un noir et blanc qui accentue la grisaille du quotidien.

Coupables d'un vol de marijuana et démasqués pour cette infraction, Vincent et son groupe se confrontent aux véritables criminels, à qui appartenait la marchandise. Cette première rencontre est des plus confuses, car le réalisateur distille l'information goutte à goutte : nous voyons les protagonistes apeurés se rendre dans le garage des malfrats, où, l'un après l'autre, ils sont passés à tabac, sans que l'on comprenne toutefois la raison de leur venue, comme pour mieux nous faire éprouver leur trouble. La présence aux côtés des mafieux de Michel (Martin Dubreuil) - le frère de Vincent, que ce dernier n'a plus revu depuis longtemps - va les conduire à renouer un lien, avant qu'une fin tragique ne les sépare à nouveau.

Le rythme de l'œuvre semble se calquer sur l'attente de ces personnages, tournés vers une issue qu'ils redoutent et qui, pourtant, ne viendra pas. Dès lors, Maudite Poutine est constitué de scènes sans lien logique entre elles, qui expriment le désœuvrement de cette jeunesse. Le choix du noir et blanc, d'un format 16 mm, la focalisation interne et son aspect contemplatif donnent à ce film, dont le sujet n'a a priori rien de très original, toute sa force poétique.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 16